Depuis le confinement, les fumeurs sont de retour chez les buralistes frontaliers côté français. Pour se rendre en Belgique, l'addition est maintenant plutôt salée.
Un buraliste près de la frontière belge. Des rayonnages vides et presque plus de tabac à rouler... C'est à peine croyable, mais depuis la mise en place du confinement, les fumeurs sont de retour chez les buralistes frontaliers côté français. Des fumeurs qui avaient pris l'habitude de se rendre en Belgique et pour qui désormais, l'addition est plus salée.
"C'est hors de prix, constate un client. C'est incroyable, il y a 3 euros à dire sur un paquet. Ils sont fous ces Romains...", constate un client.
Entre 20 et 30% de ventes en plus selon un gérant nordiste. D'une manière générale, les ventes ont grimpé en flèche ces dernières semaines dans la plupart des régions frontalières. Selon le fabricant Imperial tobacco, la vente de tabac à rouler a progressé de près de 73% à la frontière belge lors de la deuxième semaine de confinement.
Frontière complètement fermée ?
Et la raison est simple... Les Français ne peuvent a priori plus se rendre en Belgique pour s'approvisionner. A priori, car si la frontière est officiellement fermée, parfois avec des blocs de béton, il y a toujours moyen de passer.
Car si les supermarchés du tabac et les boutiques des stations service côté belge ont baissé le rideau, ce n'est pas le cas des supérettes et des kiosques qui restent ouverts. Les frontaliers les plus proches continuent donc de s'y aventurer.
Selon la Fédération des buralistes français, le confinement a en tout cas remis en évidence le problème de la concurrence frontalière. "Tant qu'il y aura des frontières et des prix différents en Europe, on ne saura pas où vont les fumeurs. Là, avec le confinement, on le sait", résume Christophe Carpentier
président de la fédération des buralistes de Lille.
Des buralistes qui espèrent que la question de la fiscalité à l'échelle européenne sera remise à plat, une fois la crise sanitaire passée...