Coronavirus : Ligue 1 et 2 arrêtées, quelles conséquences pour le LOSC, l'Amiens SC, le RC Lens et le VAFC ?

Au moins deux scenarii sont envisageables pour les clubs de la région après l'annonce du Premier ministre d'interdire les matchs jusqu'en août 2020.

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Que jouera le LOSC la saison prochaine ? Où jouera le RC Lens ? Les questions se posent désormais. La nouvelle est tombée brutalement à  15h54. A la fin de sa présentation du plan de déconfinement devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre a annoncé que les championnats 2019-2020 de ligue 1 et de ligue 2, interrompus depuis le 13 mars ne reprendraient pas. Il n’y aura pas de matches de football avant le mois d’août. ""La saison 2019-2020 de sports professionnels, notamment celle de football, ne pourra pas reprendre", a annoncé le Premier ministre Edouard Philippe, mardi dans un discours à l'Assemblée nationale, douchant les espoirs des différents championnats interrompus depuis mi-mars en raison de la pandémie.

"Pour donner aux organisateurs d'évènements de la visibilité, je veux préciser que les grandes manifestations sportives (...), tous les évènements qui regroupent plus de 5000 participants et font à ce titre l'objet d'une déclaration en préfectureet do ivent être organisés longtemps à l'avance, ne pourront se tenir avant le mois de septembre", a-t-il également déclaré devant les députés.

L’hypothèse d’une reprise le 17 juin a donc été directement enterrée par le chef du Gouvernement, au grand dam des clubs, de la Ligue de football professionnel (LFP), et aussi de l’UEFA, qui faisait le forcing pour que les championnats se terminent cet été.

La LFP se trouve confrontée maintenant à un nouveau dilemne, déjà traité par les sports collectifs amateurs : comment établir les classements, attribuer les places européennes, arbitrer les montées et les descentes entre la Ligue 1, la Ligue 2, et aussi le championnat National, géré lui par la Fédération française de football ?

Une véritable bataille va s’engager avec les clubs, dont les enjeux sont importants, et la situation différente. Le LOSC, le RC Lens et même l’USL Dunkerque et Boulogne sont directement impliqués dans cette bataille.
                  
La guerre d’influence sur les différents scenarii avait déjà démarré au début du confinement, sous l’impulsion notamment du président de l’Olympique lyonnais Jean-Michel Aulas.

Scénario 1


Le premier scenario, reprise des championnats avant l’été, ayant été écarté, il reste encore plusieurs cas de figures sur lesquels les instances nationales du football devront trancher dans les prochaines semaines.

Aujourd’hui, le championnat de Ligue 1 s’est arrêté à la 28è journée, avec un match en moins pour Paris SG et Strasbourg. Paris est largement en tête avec 12 points d’avance sur Marseille, 18 sur Rennes et 19 sur le LOSC.

Trois cas se présentent à cause de ce match en retard entre le PSG et Strasbourg. Soit le classement est arrêté à la 27è journée. Dans ce cas, rien ne change pour le LOSC, 4è, et directement qualifié pour la phase de groupes de la Ligue Europa. Ni d’ailleurs dans le cas d’un classement « amendé », avec le nombre de points divisé par le nombre de matches.

Classement après la 27ème journée

1- PSG (Ligue des champions)
2- OM (Ligue des champions)
3- Rennes (3e tour préliminaire Ligue des champions)
4- Lille (Ligue Europa)
5- Lyon (Ligue Europa si la place réservée aux vainqueurs des Coupes est donné au championnat)
6- Montpellier (Ligue Europa, si la place réservée aux vainqueurs des Coupes est donné au championnat )
...
18- Nîmes  (barragiste ou maintenu si pas de barrage)
19- Amiens (relégué)
20- Toulouse (relégué)

Promus en Ligue 1: Lorient et Lens (s'il y a seulement deux accessions)

Classement amendé (nombre de points divisé par le nombre de matchs)

1- PSG (qualifié en Ligue des champions)
2- OM (Ligue des champions)
3- Rennes (3e tour préliminaire Ligue des champions)
4- Lille (Ligue Europa)
5- Reims (Ligue Europa si la place réservée par le biais des Coupes est donnée au championnat)
6- Nice (Ligue Europa, idem que pour la 5e place)
...
18- Nîmes  (barragiste si possible, maintenu si pas de barrage)
19- Amiens (relégué)
20- Toulouse (relégué)

Promus en Ligue 1 : Lorient et Lens (s'il y a seulement deux accessions)


Scénario 2


En revanche, tout change en cas de « saison blanche », c’est-à-dire d’annulation pure et simple de tous les matches, et donc de reprise du classement de la saison précédente. Les grands gagnants dans ce cas seraient Lille et Lyon, qui retrouveraient la Ligue des Champions avec Paris.
 

Les grands perdants Rennes, et surtout Marseille, bien parti pour décrocher la 2è place, et absents des places européennes la saison dernière. Autre gagnant : Amiens SC, actuellement 19è et donc, relégué. La saison blanche sauverait les Picards sur le tapis vert.

Conséquence aussi d’une saison blanche sans descente ni montée : Lorient et Lens resteraient en Ligue 2, tout comme Dunkerque en National, et Boulogne n’aurait même pas la possibilité de jouer le barrage d’accession contre le 18e de ligue 2.


Bref, c’est l’imbroglio complet et l’on imagine la foire d’empoigne qui va s’engager après cette décision gouvernementale. Seul le VAFC, 7è à l’issue d’une 28è journée complète, ne sera contrarié par aucun des scenarii puisqu’il n’est pas menacé par la relégation, ni concerné par la montée. Valenciennes restera en ligue 2 la saison prochaine.

Le président Eddy Zdiech a été surpris par l’annonce du Premier ministre, qu’il a découvert après une réunion de travail qu’il avait cet après-midi, au moment de l’intervention de Edouard Philippe. «  Je pensais que le championnat reprendrait à huis clos le 17 juin. Nous avions préparé la reprise de l’entraînement à partir du protocole sanitaire de la Ligue à l’occasion d’une réunion hier (lundi) matin.  Franchement, on ne s’attendait pas à cette décision ».

Sur le plan sportif, le président valenciennois regrette quand même que le championnat ne soit pas allé au bout. "Il restait 10 matches et pas mal de points à prendre. Il y avait quelque chose à jouer. De plus, même à huis clos, la reprise des matches à la TV aurait remonté le moral des amateurs de football . Mais dont acte…».

Eddy Zdiech attend maintenant « l’annonce des mesures d’accompagnement car le coût économique de cette annulation n’est pas négligeable ». Les clubs se retrouvent face à une situation inédite. Une réunion des présidents de club avec la LFP est possible dès ce soir, ou au plus tard demain. Comme l’ensemble des clubs pros, le VAFC bénéficie du dispositif de chômage partiel pour ses joueurs et la majorité des autres salariés. » Et cela risque de durer un petit moment encore… », confirme, un peu fataliste, le patron du VAFC.

«  Nous devons maintenant tous nous réunir et adopter une position commune. C’est toute l’économie du football français qui est en jeu», conclut Eddy Zdiech.
 

D'autres hypothèses...


Reste quand même une hypothèse qui permettrait de terminer les championnats. C’est la proposition du président de l’OGC Nice Jean-Pierre Rivère : terminer les compétitions en cours entre septembre et décembre, et attaquer la nouvelle saison en février, donc en année civile, comme c’est le cas dans les pays de l’Est, soumis à des hivers rigoureux. Une solution compliquée si l’on tient compte du report de l’Euro 2020 à l’année prochaine.

La France emboîte le pas aux Pays-Bas, qui a acté il y a quelques jours une saison blanche. Pas de titre pour l’Ajax d’Amsterdam alors en tête de l’Eredivisie ; pas de montée ni de relégation. Les dirigeants hollandais ont quand même tenu compte du classement pour attribuer les places en Coupes d’Europe : l’Ajax et Alkmaar en Ligue des Champions ; Feyenoord Rotterdam, PSV Eindhoven et Tillburg en Ligue Europa.
 
Cette décision gouvernementale satisfait certainement les joueurs, dont la majorité, à l’image du Lensois Manu Perez, s’inquiétait d’une reprise précipitée dans un contexte de pandémie anxyogène. Le problème des contrats qui prennent fin le 30 juin ne se pose plus non plus.
 

Reste celui, crucial, des budgets des clubs qui ne toucheront pas l’intégralité des droits TV, et qui devront envisager des économies importantes pour la saison prochaine, à commencer par les salaires.

Après les remous provoqués sur la reprise des championnats, c’est désormais une autre tempête qui s’annonce sur le football français.


 
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