Avec la pénurie de masques de protection, les personnels soignants sont invités à fabriquer leurs propres masques. Et si vous les aidiez pendant votre confinement ?
Des masques "Do It Yourself" pour pallier le manque c'est ce que propose des hôpitaux ou des mairies. La pénurie de masques est bien réelle et l'exposition au virus des personnels soignants ne fait qu'augmenter.
Un appel à la solidarité est lancé partout en France et chez nos voisins Belges comme à Comines-Warneton. Sur les réseaux-sociaux, la bourgmestre Alice Leeuwerck, s'affiche avec un masque en tissu et demande aux bénévoles de les fabriquer : "Que toutes les bonnes volontés sachant coudre puissent réaliser des masques en tissu pour nos médecins, infirmiéres, ..."
Un appel accompagné d'un mode d'emploi pour réaliser ces masques qu'elle s'engage à faire collecter par les services la ville au domicile des couturiers et couturières. Du matériel peut aussi être fourni par la mairie, si besoin.
Des tuto pour démarrer chez soi
De nombreux hôpitaux de France (Grenoble, Montpellier...) ont eux aussi formulés ces demandes et de nombreux tutos ont fait leur apparition sur la toile.
Dans plusieurs foyers, couturiers et couturières amateurs disposent de matériel nécessaire à la fabrication d’un masque maison : des chutes de tissu, de préférence en polyester pour l’extérieur et une doublure, en molleton fin ou en polaire fine sans oublier l'élastique souple.
Chaque masque doit pouvoir être lavé quotidiennement à 60 degrés au minimum.
Solidarité et gratuité
À Saint-Omer, Sandrine Billaud distribue tous les jours, gratuitement, des masques de sa fabrication. "Des masques, j’en faisais déjà pour les esthéticiennes, Ils ne sont pas à usage médical mais peuvent avoir leur utilité pour éviter de se transmettre des microbes !" Avec l'aide de sa fille et de son mari, elle peut en fabriquer jusqu’à cinquante par jour. "Lundi j'en ai distribué près d'une centaine, il y a beaucoup de demandes. Ce matin encore, mon boulanger m'en a demandé."
Mais son stock de tissu s’épuise et les dons sont donc les bienvenus. Aucune livraison possible, elle accueille à sa fenêtre les habitants du quartier, tous les soirs. "Je ne pourrais pas répondre à toutes les demandes et je lance ici un appel aux autres couturiéres de la région pour faire comme moi. Et si vous avez envie de me rejoindre, j'ai d'autres machines à coudre à disposition..."
Pas une protection maximale
Maisons de retraite, hôpitaux, centres médicaux et sanitaires... Tous sont exposés à divers degrés à l'infection. Même si il existe plusieurs types de masque avec des niveaux de filtration variables, une barrière simple peut au moins ralentir le virus. La pénurie touche tous les pays et la Belgique a également appelé aux dons, après une commande non-honorée.
"Ces masques en tissu ne seront évidemment certifiés par aucun organisme officiel, mais ça peut malgré tout servir de barrière aux droplets, c’est-à-dire aux petites gouttelettes que les patients émettent quand ils parlent, quand ils toussent et quand ils éternuent. C’est mieux que de ne rien mettre!" rappelle un médecin.
Des protections anti-projections qui ne sont pas une protection respiratoire individuelle aussi efficace que le masque de type FFP2, mais qui pourront juste éviter de répandre l'infection. Une mission simple et pour certains d'entre nous une aide psychologique pour affronter cette crise. Le gouvernement français et l'Organisation Mondiale de la Santé -OMS- rappellent que le port d'un masque dit "chirurgical" n'est pas utile si vous n'êtes pas malade.
Se protéger et protéger les autres
- Se laver fréquemment et soigneusement les mains avec une solution hydroalcoolique ou à l’eau et au savon- Se maintenir une distance d’au moins un mètre avec les autres personnes qui toussent ou qui éternuent
- Éviter de se toucher les yeux, le nez et la bouche
- En cas de toux ou d’éternuement, se couvrir la bouche et le nez avec le pli du coude ou avec un mouchoir et le jeter immédiatement après
- laver son masque au minimum à 60 degrés pour tuer les microbes
- éviter de circuler pour éviter de faire circuler le virus, car même sans le savoir et sans être malade, c'est possible de contaminer les autres