La plainte avait été déposée fin mars.
La plainte déposée le 31 mars par la CGT et la CFDT contre la direction d'Amazon à Lauwin-Planque, près de Douai -Nord) pour "mise en danger de la vie d'autrui" a été classée sans suite par le parquet de Douai.
"On veut surtout une prise de conscience de la direction d'Amazon", avait alors déclaré l'avocat du syndicat, Me Cockenpot, pour qui cette plainte devait "permettre aux salariés d'exercer leur droit de retrait sans qu'il y ait un chantage au salaire" et "de permettre à Amazon de comprendre qu'il est compliqué de maintenir une telle activité pendant cette période."
C'était bien avant que le géant américain ne décide de fermer pour plusieurs jours ses entrepôts français, en réaction à la demande du tribunal de Nanterre qu'il ne limite son activité "aux produitss essentiels.
Vers un recours
Dans un communiqué, la CGT, à l'origine de la plainte, indique "prendre acte de la décision de classement sans suite" de sa plainte tout en indiquant que cette dernière "fera l'objet d'une contestation".
Parmi ses griefs, le syndicat et son conseil regrettent de n'avoir "pas eu connaissance" des pièces "que la société Amazon a communiquées au parquet de Douai", parmi lesquelles un constat d'huissier.
"Les statistiques actuelles comptabilisant à ce jour plus de 20 000 morts en France du Covid-9, sont à l'évidence de nature à caractériser le risque immédiat de mort ou de blessures graves, par le non-respect des mesures de santé et de sécurité des travailleurs de la société Amazon", indique également le communiqué pour justifier son recour.
Amazon met en avant les mesures appliquées
De son côté, Amazon France met en avant les mesures mises en place sur ses sites, parmi lesquelles :
ne distanciation sociale de 2 mètres dans les bâtiments (supérieure à ce que préconise le gouvernement)
- des horaires de début et de pause des "shifts" de travail échelonnées
- le renforcement du nettoyage de toutes les installations, et désinfection des poignées de porte, rampes d'escalier, boutons d'ascenseur, casiers ou écrans tactiles
- le rappel des mesures d'hygiène et de sécurité aux salariés
- une modification de la manière dont sont livrés les articles pour minimiser les contacts entre les partenaires de livraison et les clients
Le groupe a indiqué dans une communiqué ce mardi avoir "à nouveau présenté" des "preuves concrètes sur les mesures de sécurité qui ont été mises en œuvre, celles-ci ayant été appliquées dans le strict respect des directives des autorités françaises et en y associant les représentants du personnel de nos sites".
"Au regard de ce nouveau calendrier judiciaire et compte tenu de l'état d'avancement de la nouvelle évaluation des risques sur l'ensemble des centres de distribution", l'entreprise "appréciera de nouveau la situation de ses centres de distribution" français, actuellement fermés.
Une pétition pour reprendre le travail
Deux salariés du site de Lauwin-Planque avaient lancé la semaine dernière une pétition en faveur de la reprise du travail, signée mardi par quelque 15.500 personnes.
"Les syndicats ne nous ont pas demandé notre avis", souligne Priscilla Soares, une des initiatrices de la pétition. Si elle reconnaît qu'"au début, Amazon n'était pas préparé", elle juge que "ça s'est vite organisé avec des distances de sécurité et du matériel" et assure qu'"à aucun moment" elle ne s'est personnellement "sentie en danger".