L’institut Pasteur a restitué les résultats de son étude menée à Crépy-en-Valois. Un travail réalisée dans les écoles primaires de la ville pour connaître le rôle des enfants et leur importance dans la transmission du virus. Plus de 40% des enfants testés positifs ne présentaient pas de symptômes
Après une étude menée sur les élèves du lycée Jean Monnet fin mars, l'institut Pasteur avait testé les écoliers de Crépy-en-Valois les 28 et 30 avril. Ce vendredi 19 juin, l'institut révèle ses résultats qui constituent une première mondiale : 41% des enfants testés positifs ne présentent pas de symptômes contre 10% chez les adultes.
L’appel avait été lancé fin avril par les chercheurs auprès des élèves de primaire de Crépy-en-Valois. Plus de 1340 personnes se sont présentés pour répondre à un questionnaire et se soumettre à une prise de sang. Des enfants ainsi que leurs professeurs, leurs parents et leurs proches. “Ce nombre de volontaires est supérieur à ce que nous avions imaginé” annonce Bruno Hoen, directeur de la recherche médicale de l’institut Pasteur.
Le but de l’étude est de connaitre le rôle des enfants et leur importance dans la propagation de la Covid-19.
Des enfants peu contagieux
Lors d'un webinaire (une conférence en ligne) devant une soixantaine de participants à l’étude, Arnaud Fontanet, directeur du département de santé globale de l’institut Pasteur l’assure en préambule : “les tests utilisés sont très fiables et capables de détecter 99% des anticorps chez les gens qui ont été infectés”.
Et ces anticorps, signe de la contamination au virus, se retrouvent chez 10% des personnes testées. Les résultats dévoilés montrent qu’il n’y a pas de différence entre les hommes et les femmes ainsi qu'entre les différentes classes d’âges.
L’étude souligne aussi que les 3 enfants qui développaient des symptômes du coronavirus avant la fermeture des classes le 14 février n’ont pas transmis la maladie au sein de l’école. Ce qui confirmerait que les enfants sont moins contagieux que les adultes.
Cette transmission serait intra-familiale et se propagerait des parents vers les enfants. Pour Arnaud Fontanet, “c’est un soulagement parce qu’on peut penser que les personnels des écoles ne seront pas contaminés par les enfants avec la réouverture des classes”.
Autre point de soulagement, l’étude montre que les enfants développent moins de symptômes que les adultes. Alors que l’on retrouve fièvre, toux, gènes respiratoires, perte du goût et de l’odorat chez les grands, les moins de 12 ans ne présentent que des symptômes de fatigue et de diarrhée, et en plus faible intensité.
Des résultats encore à l'étude
Mais "tant que les résultats n'ont pas été publiés dans un article scientifique, ils sont considérés comme préliminaires", tient-on à préciser à l'Institut Pasteur. Les chercheurs ont donc encore des questions concernant cette nouvelle maladie. Pourquoi le taux d’anticorps est-il différent entre adultes et enfants ? Combien de temps est-on immunisé quand on présente ces anticorps ?
Pour y répondre, ils comptent sur les habitants de Crépy-en-Valois et projettent déjà de faire encore appel à eux pour poursuivre leurs études. ur.