Coronavirus : quelles mesures l'État prend-il auprès des migrants à Calais et à Grande-Synthe ?

Affiches dans différentes langues, accès à des points d'eau et du savon, mobilisation des bénévoles... La préfecture des Hauts-de-France a détaillé les mesures prises vis-à-vis des migrants.

Pas de logement, donc pas de confinement. La situation précaire des migrants à Calais et à Grande-Synthe a poussé l'État à adapter ses mesures de sécurité et d'hygiène, dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus Covid-19. Des mesures destinées à protéger cette population précaire, mais aussi les bénévoles qui interviennent auprès d'eux.
 
Les migrants ne sont en effet pas épargnés : le 15 mars, le collectif des Olieux rapportait sur Facebook un cas de contamination d'un exilé au Covid-19 au Centre de rétention administrative (CRA) de Lesquin.
 
De leur côté, mardi matin, 24 associations avaient adressé une lettre ouverte aux préfectures du Nord et du Pas-de-Calais, ainsi qu'aux mairies de Calais et de Grande-Synthe, dans laquelle elles réclamaient des mesures "urgentes"
 
"Comment se laver les mains régulièrement quand le point d'eau le plus proche est à plusieurs centaines de mètres, parfois à des kilomètres, de son lieu de vie ?", "Comment détecter les symptômes du COVID-19 alors que survivant à la rue depuis plusieurs semaines, la santé de ces personnes est déjà extrêmement fragilisée ?", insistaient-elles notamment, pointant "l'insuffisance des moyens mis en place par l'Etat pour protéger ces personnes, ce qui nous expose tous à des risques accrus".
 


Mardi soir, la préfecture des Hauts-de-France a publié un communiqué dans laquelle elle liste les mesures prises à destination des exilés :
  • Sur les lieux de vie ont été apposées "des affiches traduites en plusieurs langues, rappelant les recommandations sanitaires et les gestes barrière, comme pour le reste de la population".
  • Près de "150 à 200 bidons d'eau" sont distribués chaque jour.
  • Dans le Calaisis comme à Grande-Synthe, des citernes d'eau sont installées, des bidons distribués, et du savon est également mis à disposition. L'accès aux douches est "maintenu, mais adapté pour éviter la concentration de personnes".
  • Des consignes "strictes" de circulation vont être données pour "inciter la population migrante à  rester dans la proximité de leurs campements et de réduire les risques de propagation du virus".
 

Quid des associations au contact des migrants ?


En ce qui concerne les personnes qui interviennent auprès des migrants – opérateurs de l'État et associations – il n'y a pas de distribution de masques à l'ordre du jour ("les masques disponibles sont orientés prioritairement vers les établissements de santé et l'ensemble des personnels soignants qui traitent les cas avérés de Covid-19)

En revanche, les autorités disent être en train d'élaborer une "réserve 'sociale'", "en s'appuyant notamment sur la mobilisation des étudiants en travail social dans le cadre de périodes de stage".

 

Et en cas de contamination ?


La préfecture indique mettre en place un "mécanisme de repérage et d'orientation" des migrants qui présenteraient les symptômes du coronavirus, afin de les orienter vers des "centre d'hébergement spécialisés dits de 'desserrement'", qui prennent également en charge les autres personnes sans domicile fixe.

À Grande-Synthe comme à Calais, des maraudes vont être organisées et les personnes présentant des symptômes seront orientées vers un accueil de jour, où l'on décidera d'un transfert. Les cas plus sérieux seront traités par la PASS de Calais ou de Dunkerque. 

Pendant cette période, de nouvelles tentatives de traversées de la Manche ont par ailleurs toujours lieu. Lundi, un Irakien a dû être hospitalisé à cause d'une "sévère" hypothermie, après avoir été récupéré avec 15 autres personnes au large de Dunkerque.
 
"D'autres mesures sont actuellement à l'étude", indiquent en tout cas les représentants de l'État.
 
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