Éducation aux médias : quels sont les bons réflexes pour repérer les rumeurs et fausses informations ?

Depuis le début du confinement en France, les fausses informations, rumeurs et constructions complotistes sont presque aussi nombreuses que les informations avérées. Voici quelques réflexes simples à adopter pour garder la tête froide.

Tout et son contraire circule dans nos applications de messagerie et envahissent le web et les réseaux sociaux. Tout est mêlé dans un flux continu : actus, données, déclarations, rumeurs, fausses informations, recommandations bidon, faux remèdes, théories du complot…

Après la Semaine de la presse (à la maison), qui a insisté sur la lutte contre les #FakeNews auprès des adolescents (les "millenials"), il nous semble aujourd’hui important de transmettre quelques savoirs aux plus de 40 ans (les "boomers"), qui ne sont pas en reste dans la propagation de rumeurs et désinformation.

Notre région n’est pas épargnée. Au début de la crise, une rumeur selon laquelle le métro de la métropole lilloise serait uniquement réservé aux personnes se rendant au CHU de Lille a été essaimée sur les smartphones.

Dès le 16 mars, un enregistrement audio faussement attribué au chef des urgences de Lille, Patrick Goldstein, alarmait la population sur une éventuelle "sélection de patients en fonction de l'âge à réanimer ou pas réanimer"...
  

Tout et son contraire peut être dit

Exemple : depuis le mercredi 18 mars, la vente de paracétamol en pharmacie est limitée à 1 à 2 boîtes par personne, pour éviter la pénurie. 

Le jour même de cette annonce, beaucoup de personnes ont reçu dans leur boîte mail un document, qui circulait déjà depuis quelques jours, avertissant que le paracétamol prescrit aux malades touchés par le Covid-19 pouvait leur être fatal. 

La première information est facilement vérifiable, elle a été énoncée par les autorités sanitaires et reprise le jour même par la plupart des médias. La seconde n’a pas été relayée sur les sites d’information ou les médias traditionnels. Pourtant, cette affirmation a largement été partagée, par téléphone, e-mail ou via WhatsApp. Elle est bien sûr fausse.
  

Quels indices doivent éveiller votre attention ? 

 
Nous faisons tous confiance à nos amis, à nos proches, à nos parents. C’est bien naturel. Et doublement dangereux lorsqu’il s’agit de rumeurs ou fausses informations. 
 
Alors, comment savoir si une information partagée par un proche, via les réseaux sociaux, les applications de messagerie comme WhatsApp, ou par e-mail, est digne de confiance et d’intérêt ? 
 
Voici quelques éléments de langage, des codes, que l’on retrouve quasi systématiquement dans les fausses informations et les rumeurs. Prêtez-y attention dès que vous vous sentez alarmé, en colère, oppressé ou indigné par ce que vous venez d’apprendre. Vous verrez que votre crédulité naturelle et par là-même vos angoisses s’estomperont. 


1 – Le message n’a pas d’auteur clair

Souvent, les fausses informations ne sont pas signées. On ne trouve pas forcément d’auteur identifiable, ni même de coordonnées d’une institution, ou d’un expert, en signature du message. 
  
2 – Vous ne connaissiez pas l’émetteur la veille

Vous n’aviez auparavant jamais entendu parler de l’émetteur du message, il semble apparaître comme par enchantement dans vos fils de news ou votre boîte mail. Les héros ou chevaliers blancs, sortis de nulle part, laissez cela à la fiction !

3 – Le message est péremptoire et désigne un coupable (idéal)

Il apporte une réponse incontournable, qui balaie tout le reste… Désigner un bouc-émissaire permet de légitimer une fausse information ; s’il y a un coupable, c’est bien qu’il y avait un problème.

4 - On vous demande urgemment de partager une info avec tous vos contacts

C’est une chaîne, dont le but est de viraliser le message, souvent pour déstabiliser. Vérifiez via le web si l’information est confirmée par plusieurs médias.

5 – Le message est complexe

Il y a du vrai, il y a du faux, il y a tellement de choses que l’on doit s’y reprendre à plusieurs fois pour lire le message en entier. Il y a des choses connues et acceptées par tous et des éléments nouveaux, le plus souvent choquants. Rumeurs et fausses infos mélangent toujours vérités, contre-vérités et fantasmes, pour amener, par amalgame, à une théorie nouvelle. L’amalgame, c’est leur essence.
 
Pour finir, une boutade. Quelle personne réellement sérieuse oserait utiliser plusieurs points d’exclamation ou d’interrogation, si ce n’est pour effrayer ou choquer ses lecteurs ? Sans compter les fautes d’orthographes, très courantes dans les messages qui véhiculent rumeurs et fausses informations.
 

 

Les bons réflexes à adopter

Pensez au « Oui, mais » pour contrer les amalgames

Voici trois assertions, vraies et vérifiables, auxquelles nous prenons soin d’ajouter une précision afin de stopper tout amalgame ou emballement. Pensez à faire suivre toute affirmation par un "Oui, mais", cela pourra vous aider à révéler la faiblesse de la proposition.
 
Les symptômes du Covid-19 sont proches de ceux d’un gros rhume ou d’une grippe.
Oui, mais ce n’est pas un rhume ou une grippe. 

L'abus de paracétamol peut causer des effets secondaires nocifs (quel que soit le problème de santé traité).
Oui, mais il n’a pas été signalé comme problématique dans le traitement du coronavirus par les autorités de santé, à l’inverse de l’ibuprofène. 
 
Les vitamines aident à renforcer les défenses immunitaires.
Oui, mais elles ne soignent pas, ce ne sont pas des traitements ou  médicaments. 


 

Repères

Voici une sélection de services de "fact-checking" en ligne qui sont régulièrement mis à jour : 
 

 
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