L’Agence Régionale de Santé (ARS) des Hauts-de-France confirme un recul net du nombre de contaminations à la Covid-19 dans notre région. Les premières reprogrammations vont ainsi pouvoir être engagées. Néanmoins, la vigilance de tous reste "primordiale."
Peut-on enfin considérer que le pic de la deuxième vague de Covid-19 dans notre région est derrière nous ? Sans vouloir brûler les étapes, l’ARS des Hauts-de-France constate un ralentissement net de la circulation du virus dans les cinq départements de la région et une stabilisations des patients Covid hospitalisés et occupant des lits de réanimation.
Par conséquent, après avoir déployé des lits de réanimations supplémentaires pour atteindre 800 contre 460 hors crise sanitaire, l’ARS a amorcé un désarmement progressif des capacités de réanimation déployés dans la région, afin de pouvoir procéder aux premières reprogrammations d’interventions. Néanmoins, l’heure n’est pas au relâchement des efforts préviennent les autorités sanitaires, en appelant à la plus grande vigilance de chacun.
La circulation du virus ralentit partout dans la région
Pour affirmer un ralentissement de la circulation du virus, deux indicateurs sont pris en compte : le taux d’incidence, c’est-à-dire le nombre de cas positifs pour 100 000 habitants, et la positivité des tests.À l’échelle régionale, le taux d’incidence sur une semaine glissante au 15 novembre s’élève à 291,4 pour 100 000 habitants. À titre de comparaison, il s’élevait à 614.4 au 31 octobre, soit deux semaines plus tôt.Même si le ralentissement de la circulation du virus est visible dans les cinq départements, il n’a pas adopté le même rythme sur tous les territoires. Le Nord, département des Hauts-de-France le plus touché lors de cette deuxième vague, a entamé sa décrue bien avant les autres départements car le couvre-feu y a été instauré de manière anticipée - notamment dans la métropole lilloise - alors que les indicateurs étaient à l’époque bien supérieurs aux autres départements.En parallèle, le taux de positivité des tests a également baissé. Atteignant son maximum au 31 octobre dans la région avec plus d’un test sur 5 positif (21%), il atteint aujourd’hui 16%. Seul le Pas-de-Calais enregistre un taux de positivité des tests supérieur à la moyenne régionale, même si la tendance est également à la baisse dans le département.
Le nombre de patients en réanimation stabilisé… mais toujours très élevé
Si le nombre d’habitants positifs à la Covid-19 diminue dans les Hauts-de-France, cela a un impact sur le nombre d’hospitalisations et le taux d’occupation des lits en réanimation.Ainsi, même si le nombre de patients hospitalisés a largement dépassé le pic atteint lors de la première vague (3262 patients Covid hospitalisés au 17 novembre contre 2578 au 20 avril, alors au pic de la première vague), ce chiffre stagne désormais.Au 18 novembre, 512 patients occupent ainsi un lit de réanimation dans les hôpitaux de la région. Un chiffre qui stagne également ces derniers jours après avoir augmenté sur une très courte durée, obligeant certains hôpitaux du Nord à effectuer des transferts de patients vers l'Allemagne.L'ARS précise néanmoins qu' "il n’est à ce jour pas constaté de baisse significative du nombre de patients en réanimation (…) qui reste toutefois à un niveau très élevé, proche de ceux enregistrés au plus fort de la première vague."
Premières reprogrammations d’opérations
Pour accueillir les patients Covid et non Covid ces dernières semaines, l’ARS avait demandé aux hôpitaux de déprogrammer des opérations et de s’armer en lits supplémentaires - c’est-à-dire de déployer des moyens matériels comme des respirateurs mais surtout des moyens humain pour accueillir des patients - et atteindre ainsi une capacité de 800 lits contre 460 lits hors crise sanitaire.Même si 84% d’entre eux sont actuellement occupés, la "stabilisation des tensions dans les hôpitaux et la perspective du nombre de patients Covid en réanimation conduisent l’ARS à adapter le capacitaire en baisse." C’est-à-dire que semaines après semaines, 50 lits seront désarmés, libérant des moyens humains pour reprogrammer des opérations suspendues. Le taux de déprogrammation est actuellement estimé entre 50 et 60%. Grâce au désarmement progressif des lits en réanimation, "l’enjeu est de permettre la reprise d’activités qui avaient dû être déprogrammées et la reprogrammation d’interventions le plus rapidement possible."
L'ARS rappelle néanmois que la baisse notable des contaminations dans la région ces derniers jours et les reprogrammations d’opérations encourageantes ne doivent pas faire baisser la garde aux habitants de la région, soulignant que la vigilance reste "primordiale" pour lutter contre le virus.