Alors que de nouvelles mesures ont été annoncées dans les Hauts-de-France afin de freiner la propagation de la Covid-19, on constate que le taux d'incidence est très disparate à l'intérieur même des départements picards, passant de 90 à 624 selon les intercommunalités.
Le Premier ministre Jean Castex a annoncé jeudi 18 mars un confinement applicable sur l'ensemble de la région Hauts-de-France. Ces nouvelles mesures sont censées freiner la propagation du virus de la Covid-19 alors que la situation est critique dans ces départements.
Le Pas-de-Calais, où le taux d'incidence est le plus élevé soit 417 personnes positives pour 100 000 habitants durant la semaine du 9 au 15 mars, connaissait déjà un confinement le week-end. Il est suivi par le département du Nord où le taux d'incidence atteint les 391.
En Picardie, les trois départements ont également dépassé la barre des 300 personnes positives pour 100 000 habitants en moyenne par département. Mais il existe de fortes disparités selon les intercommunalités.
Dans l'Oise par exemple, il peut passer de 134 dans la Communauté de communes des Lisières de l'Oise à 624 dans la Communauté de communes Creil Sud Oise. La préfecture de l'Oise le rappelait le 16 mars sur sa page Facebook : "dans les 3 intercommunalités où le virus circule le plus activement, il atteint 624, 549 et 496. L'heure n'est pas au relâchement. Chacun d'entre nous a un rôle à jouer."
"Moi j'estime que nous devons confiner"
Dans ce cas de figure, juste avant les annonces du Premier ministre, le maire de Creil espérait que des mesures plus drastiques soient prises par le gouvernement. "Moi j'estime que nous devons confiner. Il faut dire à la population le danger qu'elle court. Si on ne confine pas de manière drastique, nous n'arriverons pas à vaincre la Covid", estime Jean-Claude Villemain.
Pour d'autres intercommunalités en revanche, le taux d'incidence est nettement inférieur à la moyenne nationale de 250 avec par exemple dans l'Aisne un taux d'incidence de 90 personnes positives pour 100 000 habitants dans la Communauté de communes des portes de la Thiérache.
Avant les premières mesures annoncées le 4 mars dernier, le président du conseil départemental de la Somme, Stéphane Haussoulier, pointait déjà ces disparités selon les territoires et souhaitait des mesures "très localisées et déclinées différemment" à l’intérieur d’un même département. "Ne comparons pas le centre-ville d’Amiens ou certains points très touristiques à des territoires très ruraux de la Somme", estimait-il.
Une position qu'il maintient après l'annonce d'un confinement généralisé dans les Hauts-de-France : "la décision a été prise à l'échelle régionale. Je ne peux que le regretter, car les mesures les plus territorialisées sont les plus équitables, justes et adaptées."
La situation des hôpitaux préoccupante
Ceci étant, le nombre de patients en réanimation reste élevé en particulier dans le département du Nord et du Pas-de-Calais. Au 16 mars, 526 patients occupaient un lit de réanimation dans les hôpitaux des Hauts-de-France. C'est plus que lors du pic de la deuxième vague en novembre dernier.
À ce jour, près de 100% des lits de réanimation de la région sont occupés, obligeants les hôpitaux à transférer certains patients vers d'autres établissements de santé. Ainsi entre le 2 et le 18 mars, 33 patients des Hauts-de-France, dont 11 picards, ont été transférés vers la Normandie, la Bretagne et la Nouvelle-Aquitaine, mais aussi la Belgique.