Covid-19 : dans les Hauts-de-France, le nombre de patients en réanimation dépasse le pic de la deuxième vague

Au 16 mars, 526 patients avec un diagnostic Covid-19 occupent un lit de réanimation dans les hôpitaux des Hauts-de-France. C'est plus que lors du pic de la deuxième vague en novembre dernier.

L’augmentation, continue et progressive, semble sans fin. Dans les services de réanimation des hôpitaux des Hauts-de-France, les patients avec un diagnostic Covid-19 sont de plus en plus nombreux. En moins de six semaines, leur nombre a quasiment doublé et dépasse aujourd’hui le pic de la deuxième vague de novembre dernier pour atteindre 526 au 16 mars.

Alors qu’avant la crise du Covid, la région comptait environ 440 lits de réanimation, l’Agence Régionale de Santé (ARS) des Hauts-de-France a demandé à tous les établissements de santé de réarmer de nouveaux lits pour atteindre aujourd’hui 850, "soit les capacités déployées au plus fort de la seconde vague au mois de novembre dernier".

À ce jour, près de 100% des lits de réanimation de la région sont occupés par des patients Covid et non Covid, obligeant les autorités sanitaires à procéder à des transferts de patients vers d’autres régions mais également vers les hôpitaux belges.

"On n’a pas complètement quitté la seconde vague"

Derrière ce triste chiffre, des hommes et des femmes qui luttent pour survivre, entourés de soignants mobilisés depuis plus d’un an désormais. Contrairement au lendemain de la première vague, un plateau s’est aujourd’hui installé dans les hôpitaux, en témoigne le nombre d’hospitalisations pour Covid-19 qui n’a jamais réellement baissé depuis l’automne.

Sur ce graphique, la décrue est visible au lendemain de la première vague. Le nombre de patients hospitalisés pour Covid-19 explose à l’automne 2020. Début novembre, il dépasse même les hospitalisations dans la région enregistrées au printemps dernier. Depuis, un plateau s’est installé.

"Il y a une nouvelle épidémie qui est en train d’arriver. Pourquoi ? Parce que le variant anglais, qui diffuse plus vite et qui est plus sévère, devient significativement majoritaire en France".

Philippe Amouyel, épidémiologiste et professeur de santé publique au CHU de Lille

Alors, comment expliquer le nombre croissant de patients admis en réanimation ces dernières semaines dans les hôpitaux de la région ? "On n’a pas complètement quitté la seconde vague, estime l’épidémiologiste Philippe Amouyel, également professeur de santé publique au CHU de Lille. En revanche, il y a une nouvelle épidémie qui est en train d’arriver. Pourquoi ? Parce que le variant anglais, qui diffuse plus vite et qui est plus sévère, devient significativement majoritaire en France".

Depuis Dunkerque – épicentre de l’épidémie pendant plusieurs semaines – le variant anglais s’est progressivement installé dans la région avant de gagner la France entière. Santé Publique France estime qu’il représente désormais 75% des contaminations dans les Hauts-de-France.

Couvre-feu et confinement partiel, jusque quand ?

Face à cette situation, l’agglomération de Dunkerque a été la première dans notre région à être soumise à de nouvelles restrictions, s’ajoutant au couvre-feu à 18 heures en vigueur depuis le mois de janvier. Un confinement partiel les week-ends, qui a rapidement été étendu à tout le département du Pas-de-Calais.

De Château-Thierry à Calais, les cinq départements des Hauts-de-France ont été placés en surveillance renforcée par le gouvernement, bénéficiant ainsi de doses supplémentaires de vaccin pour accélérer la campagne. Cependant, comme dans la région francilienne, le virus circule toujours activement.

Avec un taux d’incidence de 367 pour 100 000 habitants, le nombre de cas positifs ne cesse d’augmenter depuis le début du mois de février, et dépasse largement la moyenne nationale de 250. Alors que le Premier ministre a affirmé que "le moment est venu pour envisager des dispositions pour la région parisienne""les données sont réunies" pour un éventuel reconfinement, les Hauts-de-France sont également dans le viseur du gouvernement.

"Au niveau national peut se poser la question du confinement généralisé les week-ends, surtout dans la situation dans laquelle on est en ’Île-de-France et dans les Hauts-de-France", précise le professeur Amouyel. Un conseil de défense se tient ce mercredi 17 mars à l'Elysée, avant l'annonce éventuelle de nouvelles mesures.

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