Jeudi 18 mars, le Premier ministre Jean Castex a annoncé la mise en place d'un confinement 7 jours sur 7 dans les Hauts-de-France. Les cinq départements sont concernés. La mesure entre en vigueur vendredi 19 mars pour 4 semaines.
Le gouvernement a finalement décidé de reconfiner les 6 millions d'habitants de la région Hauts-de-France 7 jours sur 7 à compter du vendredi 19 mars à minuit et pour 4 semaines. Les écoles restent ouvertes, de même que les commerces de première nécessité.
Les activités extérieures sont autorisées. "Concrètement, il sera possible de sortir de chez soi pour se promener, s’aérer ou faire du sport, en journée, sans aucune limitation de durée mais avec une attestation et à la condition de rester dans un rayon limité à 10 kilomètres autour de chez soi", a annoncé le Premier ministre.
Les déplacements inter-régionaux sont en revanche interdits pour les zones concernées sauf pour motifs impérieux ou professionnel. Le couvre-feu est maintenu, mais il débutera désormais à 19h à compter de samedi 20 mars pour tenir compte du passage à l'heure d'été. Cette mesure s'applique pour l'ensemble du territoire national.
En réaction à ces nouvelles mesures le conseil régional des Hauts-de-France s'est dit "outré que les élus aient été consultés mais pas entendus."
Un taux d'incidence de 381 personnes positives pour 100 000 habitants
Depuis le début du mois de mars la situation est préoccupante dans les cinq départements des Hauts-de-France placés sous surveillance renforcée. Le taux d'incidence dans la région est de 381 personnes positives pour 100 000 habitants.
Des restrictions avaient déjà été appliquées dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais avec un confinement le week-end depuis trois semaines à Dunkerque et depuis deux semaines dans le Pas-de-Calais.
Selon les données transmises par l'Agence régionale de santé (ARS), du 9 au 15 mars le taux d'incidence dans le Pas-de-Calais était de 417 personnes positives pour 100 000 habitants et de 391 dans le Nord. En Picardie, il était de 383 pour l'Oise, 317 pour la Somme et 302 pour l'Aisne.
Malgré les disparités de taux d'incidence à l'intérieur d'un même département, les mesures sont applicables à l'ensemble du territoire. Selon les intercommunalités, en Picardie par exemple, il peut effectivement varier de 90, comme c'est le cas dans la communauté de communes des portes de la Thiérache dans l'Aisne, à 624 dans la communauté de communes Creil Sud Oise.
"Il est vrai que la situation épidémique n’est pas équivalente entre les différents départements mais la situation critique des services hospitaliers y est maintenant partout très préoccupante", estime le Premier minsitre.
100% des lits de réanimation occupés
Le nombre de patients en réanimation reste en effet élevé en particulier dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais où les services sont saturés.
Au 16 mars, 526 patients occupaient un lit de réanimation dans les hôpitaux des Hauts-de-France. C'est plus que lors du pic de la seconde vague en novembre dernier. À ce jour, près de 100% des lits de réanimation de la région sont occupés, obligeants les hôpitaux à transférer certains patients vers d'autres établissements de santé.
Ainsi entre le 2 et le 18 mars, 33 patients des Hauts-de-France ont été transférés vers la Normandie, la Bretagne et la Nouvelle-Aquitaine, mais aussi la Belgique.