Covid-19 : mise en place d'un confinement le week-end dans le Pas-de-Calais, sursis accordé pour le Nord

Le Premier ministre a annoncé un confinement pour les quatre prochains week-ends dans le Pas-de-Calais. Le Nord n’est finalement pas concerné par cette mesure. Certains élus dénoncent un manque de cohérence.

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Jean Castex a annoncé de nouvelles mesures de restriction pour freiner l’évolution du virus, notamment dans les territoires où il circule le plus. Sans grande surprise, le département du Pas-de-Calais va passer sous le régime du confinement le week-end, dès cette semaine. C’est le seul en France métropolitaine.

Quant au Nord voisin, un sursis est accordé. Le préfet a annoncé l’extension de l’obligation du port du masque dans tout le département. Le taux d’incidence enregistré s’élève ici à 340 et de fortes disparités existent entre les agglomérations.

Depuis le début de la semaine, les réunions entre le préfet et les élus locaux se multipliaient. Mercredi 3 mars, la proposition de confiner tout le département le week-end avait été soumise au gouvernement lors du conseil de défense sanitaire. Alors que les départements d’Ile-de-France notamment échappent à cette mesure, certains maires dénoncent un "deux poids deux mesures"

Le Pas-de-Calais confiné les quatre prochains week-ends

Une semaine après l’annonce d’un confinement le week-end dans l’agglomération de Dunkerque, les mêmes restrictions sont pour la première fois appliquées à l’échelle d’un département. Le Pas-de-Calais s’apprête a être confiné le week-end. 1,5 millions d’habitants sont concernés, des grandes villes jusqu’aux communes les plus rurales.

En cause, la circulation active du virus sur le territoire et la saturation des hôpitaux. Le taux d’incidence - c’est-à-dire le nombre de cas positifs pour 100 000 habitants - s’élève à plus de 400, soit le double de la moyenne nationale. Il a augmenté de 23% sur les sept derniers jours. Dans les services hospitaliers, près de 100% des lits de réanimation disponibles sont occupés.

Cette mesure entre en vigueur dès ce vendredi 5 mars 2021 et s'appliquera pendant quatre week-ends au moins : 

  • Samedi 6 et dimanche 7 mars
  • Samedi 13 et dimanche 14 mars
  • Samedi 20 et dimanche 21 mars
  • Samedi 27 et dimanche 28 mars 

En plus du couvre-feu toujours effectif la semaine, le confinement entre en vigueur le samedi, 6 heures jusqu’au dimanche, 18 heures. Pendant le confinement, seules les sorties jugées essentielles sont autorisées et doivent être justifiées par une attestation : courses alimentaires, visite chez un médecin, motif impérieux ou encore promenade d’une heure maximum dans un rayon de 5 kilomètres autour du domicile.

En complément de l’instauration du confinement le week-end, d’autres mesures vont également être appliquées, comme :

  • la fermeture des espaces commerciaux de plus de 5000 m2
  • la fermeture pendant le confinement du week-end des magasins non-essentiels
  • une jauge de 10 m2 par client dans les magasins

Le non-respect de ces mesures entrainera une amende de 135 euros.

Sursis accordé dans le Nord

Le département voisin du Nord échappe pour le moment à la mise en place du confinement le week-end. Cependant, les 57 communes de l’agglomération de Dunkerque déjà soumises à cette mesure depuis la semaine dernière seront de nouveaux confinées ce week-end au moins. 

Contrairement à l’association des maires du Pas-de-Calais présidée par le maire d'Arras Frédéric Leturque, favorable aux restrictions le week-end, l’association des maires du Nord s’était farouchement opposée à la mise en place d'un confinement le week-end.

Mardi 2 mars, les élus locaux avaient proposé une batterie de mesures comme le recours massif au télétravail, le déploiement des tests salivaires le plus rapidement possible dans les écoles ainsi qu’un large campagne de prévention sur le modèle : zéro rassemblement, zéro regroupement.

Le préfet a par ailleurs annoncé l’extension de l’obligation du port du masque dans toutes les communes du département, mais également sur les plages et aux abords des équipements situés en dehors des agglomérations comme les centres commerciaux ou les établissements scolaires. Les centres commerciaux de 10 000 m2 devront également fermer alors que la jauge avait été fixée à 20 000 m2 jusque-là.

"Pourquoi confiner le Pas-de-Calais et pas le Nord ?"

Le gouvernement a décidé d’adopter une stratégie territorialisée pour appliquer de nouvelles restrictions de manière localisée. Mais cette différence de traitement d’un département à l’autre ne satisfait pas tout le monde. 

"Pourquoi confiner le Pas-de-Calais et pas le Nord ? Alors qu’on sait que c’est très compliqué de séparer ces deux départements qui sont très proches l’un de l’autre".

Daniel Fasquelle, maire LR du Touquet

À Paris par exemple, Anne Hidalgo s’est opposée au confinement le week-end et la maire a semble-t-il été entendue, puisque les départements d’Ile-de-France ne seront pas soumis à ces restrictions alors que les taux d’incidence enregistrés dans la région sont similaires à celui du Pas-de-Calais.

Daniel Fasquelle, maire LR du Touquet, dénonce un manque de cohérence de la part du gouvernement. "Avec les mêmes chiffres quant au taux d’incidence, on confine le Pas-de-Calais mais on ne confine ni la région parisienne, ni Marseille, explique-t-il. Pourquoi confiner le Pas-de-Calais et pas le Nord ? Alors qu’on sait que c’est très compliqué de séparer ces deux départements qui sont très proches l’un de l’autre".

Un avis partagé par Steeve Briois, maire RN d’Hénin-Beaumont, qui pointe du doigt le peu d’habitants vaccinés dans le département. "Le gouvernement considère-t-il les habitants du Pas-de-Calais comme des Français de seconde zone ?", se demande-t-il, dans un communiqué posté sur les réseaux sociaux. Sa patronne, Marine Le Pen, abonde. 

Olivier Gacquerre, le maire de Béthune (UDI), se pose également les mêmes questions. Il ajoute : "le confinement n'est plus efficace et le seuil d'acceptabilité de ces mesures est bas. Aussi, les risques psychiques et psychologiques liés au confinement sont très élevés". A rebours de la stratégie adoptée, lui plaide pour que les horaires des magasins soient plus étalées dans le temps. "Nous allons tous nous retrouver dans les magasins en même temps", regrette-t-il alors qu'ils vont en plus fermer le week-end, pour les commerces non-essentiels.

Selon lui, le confinement le week-end a été négocié en échange d'une venue plus importante de doses de vaccin. Sur l'ensemble du Pas-de-Calais, ce sont 10 000 doses de vaccin AstraZeneca qui vont arriver. Sur ce total, 6 000 sont à destination de trois nouveaux centres de vaccination, qui vont ouvrir à Béthune, Calais et Boulogne-sur-Mer. Chacun va bénéficier de 2 000 doses supplémentaires pour vacciner environ "100 personnes par heure", estime le maire de Béthune. Les 4 000 doses restantes doivent aller aux centres de vaccination déjà ouverts.

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