Covid-19 - Premier décès, premiers clusters : un an après, le récit des événements dans l'Aisne, l'Oise et la Somme

Dans la nuit du 25 au 26 février, le premier mort dû à la Covid-19 survient à Paris. Il s'agit d'un professeur originaire de l'Oise. Le département a été l'un des plus touchés par la pandémie : premiers clusters, premières fermetures... Et l'Aisne et la Somme n'ont pas non plus été épargnées.

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Cette année paraît avoir duré un siècle. Comme si tout ce qu'il s'était passé avant le mois de février 2020 appartenait à une autre vie. Durant cette année, les trois départements picards n'ont pas été épargnés par la crise, en particulier l'Oise. Alors que personne ne s'attendait à une telle vague de contamination, dans la nuit du 25 au 26 février, l'épidémie prend une autre envergure.

Un premier mort, originaire de l'Oise

Dominique Varoteaux, professeur au collège Jean de La Fontaine à Crépy-en-Valois, présente des symptômes de la Covid-19. Il est admis le 20 février au centre hospitalier de Creil, mais au vu de l'aggravation de son état de santé, les médecins préfèrent le transférer à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Ce professeur âgé d'une soixantaine d'années décédera dans la nuit du 25 au 26. Il était également conseiller municipal de la commune de Vaumoise.

C'est le début de l'engrenage. Le même jour, un autre cas est décelé, cette fois au sein de la base militaire de Creil.

La base de Creil soupçonnée d'être le premier foyer de contamination

Alors qu'un premier cluster, dans la station de ski des Contamines-Montjoie en Haute-Savoie, a été identifié le 7 février, un second apparaît au sein de la base militaire de Creil. Le 26 février, un membre du personnel civil de la base âgé de 55 ans et habitant La Croix-Saint-Ouen est admis au service réanimation du CHU d'Amiens. 14 autres personnes se déclarent par la suite atteintes de la Covid-19.

Ainsi, la base aérienne 110 est soupçonnée d'être responsable des premières contaminations en France. Elle a en effet participé au rapatriement des 180 premiers Français de Wuhan en Chine le 31 janvier. Le commandant de la base, le colonel Bruno Cunat, ainsi que la ministre des Armées, Florence Parly seront auditionnés par la commission d'enquête sénatoriale afin de détailler la gestion de cette pandémie au sein du site militaire. Les rapporteurs ont finalement considéré que l'hypothèse d'une diffusion du virus dans l'Oise à partir de la base de Creil n'est pas évidente au vu des précautions sanitaires prises durant et après le vol.

Les cas se multiplient, particulièrement à Crépy-en-Valois. La commune de 15 000 habitants située dans le sud-est de l'Oise va soudainement se retrouver au centre de l'attention. 

Concentration de cas à Crépy-en-Valois

Le 28 février, 18 cas sur 57 en France sont recensés à Crépy-en-Valois. Le nombre de contaminations prend tellement d'ampleur que le ministre de la Santé, Olivier Véran se rend dans la commune de l'Oise. C'est ici qu'il annonce que la propagation du virus est grandissante en France, alors que l'OMS parle de "risque élevé de pandémie." À ce moment-là, le masque est à proscrire, mais le ministre conseille de se laver régulièrement les mains. 

Ce même jour, le maire de la commune Bruno Fortier, atteint d'une toux persistante, est confiné dans son bureau. Le 1er mars, il apprend que le test qu'il a passé au CHU d'Amiens est positif. "Je suis passé en quelques secondes du statut d’homme normal au statut d’homme pestiféré", racontait-il. Il ne présente pas de symptômes alarmants, contrairement à l'une de ses conseillères municipales hospitalisée au CHU d'Amiens.

Dans la foulée, la commune annonce l'interdiction des manifestations et rassemblements. Le département de l'Oise en fera de même le 29 février.

Dans l'Oise, on ferme les écoles

Il faut l'avouer, à ce moment précis, l'idée d'un confinement général paraît quelque peu surréaliste. Pourtant dans l'Oise, le nombre de cas continue d'augmenter. On parle désormais d'un cluster de neuf communes : Creil, Crépy-en-Valois, Lagny-le-Sec, Lamorlaye, Vaumoise, Villers-Saint-Paul et La Croix-Saint-Ouen. Le 2 mars, 64 personnes sont infectées par le coronavirus. 

En conséquence, les établissements scolaires de ces communes sont fermés, et il faudra attendre 10 jours avant que la mesure soit prise au niveau national.

Les premiers décès dans l'Aisne et la Somme

Le 5 mars, deux nouveaux décès sont enregistrés dans l'Oise et un dans l'Aisne, le premier du département. Il s’agit d’un homme de 63 ans hospitalisé au service de réanimation du centre hospitalier de Soissons depuis le 29 février. Au total, au niveau national, sept personnes décèdent après avoir attrapé le virus dont cinq dans les Hauts-de-France. La situation est toujours particulièrement critique dans l'Oise avec 105 cas confirmés. 

Cinq jours plus tard, les deux premiers morts sont annoncés dans la Somme. Il s'agit de deux personnes âgées déjà atteintes de pathologies. 

Des élections municipales puis un confinement

Face à l'augmentation du nombre de cas, des mesures sont prises au niveau national. Jeudi 12 mars, pour éviter la propagation du coronavirus, le président de la République Emmanuel Macron annonce que toutes les crèches, écoles, collèges, lycées et universités seront fermés jusqu'à nouvel ordre dans toute la France.

En revanche, le premier tour des élections municipales est lui maintenu pour le 15 mars. On se prépare donc à aller voter, avec son propre stylo en main, mais toujours sans masque.

Le lendemain du premier tour, le couperet tombe. Le président de la République annonce le début du confinement dès le 17 mars. Toute sortie du domicile est interdite sauf exceptions listées sur la fameuse attestation qu'il faut remplir à chaque déplacement. Un quotidien qui sera bouleversé pour un grand nombre de Français. Ce premier confinement prendra fin deux mois plus tard. 

À Compiègne, l'hôpital perd son premier médecin

Le 21 mars, après avoir été hospitalisé à Lille, Jean-Jacques Razafindranazy, médecin à l'hôpital de Compiègne décède du coronavirus. À la retraite, le médecin orthopédiste âgé de 67 ans était venu prêter main forte au service des urgences. Il s'agit du premier décès d'un médecin hospitalier suite au coronavirus en France. "C'était un urgentiste exceptionnel, très humain, droit, sérieux, intègre, pas très bavard mais très consciencieux", témoignait une infirmière au lendemain du décès. 

Le port du masque devient obligatoire

En mai, les beaux jours reviennent, et l'on sort du premier confinement un peu groggy. Tous les événements culturels et sportifs sont annulés, notamment la Transbaie prévue le 26 avril. 

Le 20 juillet, le port du masque est obligatoire dans tous les lieux clos recevant du public. La mesure est plutôt bien acceptée notamment en Picardie où il faut désormais prendre en compte cette nouvelle habitude. En cas d'infraction, l'amende s'élève à 135 euros. Selon les communes, le port du masque sera ensuite obligatoire en extérieur, jusque sur les plages du littoral picard.

Les tests antigéniques expérimentés en Picardie

Avec le déconfinement, vient la nécessité de tester massivement la population. Des campagnes de tests sont organisées sur l'ensemble du territoire. Après les tests PCR dont les résultats arrivent 48h plus tard, des tests antigéniques plus rapides sont expérimentés en Picardie. Le 20 octobre, les habitants de Laon dans l’Aisne et des étudiants de l’UPJV à Amiens font partie des premiers à expérimenter ces tests. "C’est une arme de plus parce que demain une diffusion à grande échelle offrira la possibilité aux établissements destinés aux personnes âgées dépendantes de tester les visiteurs, leurs personnels pour s’assurer qu’ils n’apportent pas le virus et d'avoir une réponse quasi-immédiate", affirmait Yves Duchange, directeur de l'Agence Régionale de Santé de l'Aisne.

La fermeture de tout ce qui est "non essentiel"

Les efforts ne suffisent pas et les cas sont de nouveau à la hausse. Le 30 octobre, c'est une impression de déjà-vu. Le président de la République Emmanuel Macron annonce un second confinement. Les restaurateurs, les gérants de salles de sports, les responsables des lieux culturels accusent le coup. À ce jour, le 26 février 2021, personne n'a encore pu rouvrir. Pourtant, ce confinement a pris fin le 15 décembre, suivi d'un couvre-feu à 20h puis ensuite à 18h.

Les premiers vaccins administrés à Amiens

Mardi 29 décembre, le CHU d'Amiens a procédé à la vaccination contre la Covid-19 de 13 résidents de l’Ehpad des Hortillons au centre Saint-Victor et de deux professionnels de santé. Ce sont les 15 premières doses administrées en Picardie. Depuis, la campagne de vaccination se poursuit dans les trois départements picards. Fin février 2021, 262 000 injections ont été réalisées dans les Hauts-de-France.

Un an plus tard, le nombre de cas en hausse dans l'Oise et la Somme

Malgré les campagnes de tests et de vaccins, le virus est toujours présent dans la région en particulier depuis l'apparition du variant anglais très virulent. Le 6 janvier dernier, 121 personnes sur 180 sont testées positives à la Covid-19 dans un Ehpad de Chauny dans l'Aisne. Dans la Somme, les cas de variant anglais sont également nombreux.

Avec un taux d'incidence qui dépasse les 250 cas pour 100 000 habitants, les départements de l'Oise et la Somme sont dans le rouge. Le Premier ministre, Jean Castex a annoncé jeudi 25 février que de nouvelles mesures pourraient être prises. Un an plus tard, et malgré les efforts engagés, la pandémie est encore loin d'être éradiquée.

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