Croix gammées, étoiles jaunes... En Belgique, un ancien militaire (re)décore sa maison de symboles nazis

Ce n'est pas la première fois que le septuagénaire affiche de tels symboles sur sa maison. Cet adorateur d'Hilter qui vit à Keerbergen avait déjà été visé par une enquête en 2014. Pour lui, ces symboles sont simplement "jolis".

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Un drapeau nazi, une croix gammée suspendue à un arbre, une étoile jaune, un symbole à la gloire des SS... Un ancien militaire vivant à Keerbergen, dans le Brabant flamand, est poursuivi pour avoir "décoré" sa maison de plusieurs sigles faisant l'apologie du IIIème Reich.

"L'habitant a installé dans ses arbres des textes contenant des messages antisémites clairement visibles depuis la voie publique. Unia [le Centre interfédéral pour l'égalité des chances, ndlr] annonce qu'elle se portera partie civile si l'homme est poursuivi", a annoncé Bram Seberechts du Centre interfédéral à VRT.be. L'homme encourt jusqu'à un an de prison, et ce n'est pas la première fois qu'il est poursuivi pour de tels faits.
 
Sa demeure en Flandre, surnommée le "Nid d'aigle" (comme la résidence alpine d'Adolf Hitler), avait déjà été habillée de tels symboles dès 2014. Des symboles SS ou HH (Heil Hitler), des croix gammées, une cheminée surmontée d'une inscription "Mein Kampf"... Ces inscriptions avaient déjà choqué les riverains qui avaient déposé une première plainte.

 

En adoration pour Hitler


L'homme de 75 ans qui a servi l'Armée belge en Allemagne expliquait aux journalistes de la RTBF qu'il trouvait ces symboles "jolis". "Hitler est la plus grande figures de ces 100 dernières années, personne ne peut le nier, a-t-il récemment déclaré aux médias belges. Par rapport au génocide des Juifs, je n'approuve pas. Mais il y avait des raisons à l'époque. Les soldats allemands étaient également exterminés par les Russes. 10 000 soldats exécutés par jour. Les camps de concentration n'accueillaient pas que des Juifs. Et puis, nous étions à la fin de la guerre".

Le parquet de Louvain avait alors classé le dossier, estimant "qu'aucun fait punissable ne pouvait être démontré" à l’encontre de cet habitant.  A l'époque, le propriétaire avait consenti à retirer une de ses croix gammées, pourtant invisible depuis la rue... avant de récidiver il y a peu.
 
Après le retour de ces symboles, la plainte des habitants se base sur de nouveaux éléments. Ils déplorent notamment l'ajout d'un totem effectuant le salut hitlérien à l'entrée, une étoile jaune comme celle que les Juifs devaient porter pendant l'occupation ou encore d'autres croix gammées noires sur fond blanc et rouge pendues en hauteur sur les arbres du jardin, rapporte la RTBF.

"Malgré la médiatisation, on se rend compte que ce propriétaire a pu constater qu'il y avait une totale impunité le concernant. Ensuite, depuis, la personne a rajouté des symboles. C'était déjà très choquant en 2014. Ça l'est encore plus en 2019", assure Joël Rubinfeld, président de la Ligue belge contre l'antisémitisme à no confrères. Il estime que les agissements de cet ancien militaire violent la loi sur le négationnisme du 23 mars 1995. Le nouveau bourgmestre n'a pas encore souhaité s'exprimer sur ce dossier.

 
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