Les deux finalistes de la primaire initiée par le PS, Benoît Hamon et Manuel Valls, ont affiché mercredi soir leurs profondes divergences, sur le travail et la laïcité notamment, lors d'un débat télévisé d'entre-deux-tours de bonne tenue et sans acrimonie.

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Revenu universel, laïcité, travail... Autant de thèmes abordés par les deux finalistes de la primaire à gauche hier sur le plateau télévisé de France 2.

Le Revenu universel en question


C'est le thème du travail qui a ouvert le bal. Le revenu universel d'existence, que Benoît Hamon est le seul à défendre, a encore occupé une bonne partie du débat. "Un message de découragement, d'abdication par rapport aux changements", selon Manuel Valls, qui craint qu'une telle mesure remette "en cause notre Sécurité sociale".

L'ancien ministre de l'Education a défendu lui pied à pied sa mesure-phare: "à chaque fois, on a une approche strictement comptable ! S'il vous plaît, en économie, ne raisonnons
pas simplement à travers ce que ça coûte mais à travers ce que ça rapporte. Sinon, il ne sert plus à rien de faire des investissements". 

Burqa et burkini 


Quand le débat arrive sur les questions de laïcité, les deux hommes ont visiblement préparé leurs arguments. Benoît Hamon a voté "contre la loi contre la burqa" (le voile intégral ndlr), accuse Manuel Valls, face à un concurrent surpris et qui lui rappelle qu'il n'était à l'époque... pas député.

Quelques minutes plus tard, Benoît Hamon ne manque pas de lui rappeler que le Conseil d'Etat a lui, à l'été 2016, "rappelé le droit et la loi" dans l'affaire du burkini, où Manuel Valls avait soutenu des maires de droite pour son interdiction. 

Le Pénélope Gate réunit les candidats


Tous deux sont tombés d'accord, face à l'affaire d'emploi présumé fictif qui vise l'épouse du candidat de la droite François Fillon, pour proposer d'interdire l'emploi par un parlementaire d'un parent proche. 

"Vous imaginez le général de Gaulle employant "tante Yvonne" à l’Elysée ?" a ironisé Manuel Valls estimant que "quand on est le candidat de la vérité, de la vertu et de la transparence, on doit cette explication". "La conséquence que j’en tire, c’est qu’à l’Assemblée nationale comme au Sénat, on interdise la possibilité d’employer un cousin, un enfant ou un conjoint" a confirmé Benoît Hamon.


Règles ou programme ?


Le vaincu soutiendra-t-il dimanche soir le vainqueur ? "Attendons dimanche, moi je respecte les règles. D'ailleurs, j'ai toujours respecté les règles, ce qui n'a pas été le cas de Benoît ces deux dernières années", tance Manuel Valls dans une allusion à ses votes à l'Assemblée avec les "frondeurs". "Respecter les règles, c'est respecter les programmes sur lesquels on a été élus", réplique Benoit Hamon du tac au tac. 

Le débat a tourné à l'avantage de M. Hamon, si l'on en croit un sondage Elabe pour BFMTV réalisé auprès de 1.215 téléspectateurs et publié aussitôt après : 60% ont jugé le député de Trappes plus convaincant que son rival (37%). Une proportion sensiblement identique chez les sympathisants de gauche (61% contre 36%).
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