L’équipementier sportif nordiste est dans la tourmente depuis qu’un hijab de running - accessoire à destination des femmes musulmanes - a été repéré sur son site marchand. Decathlon s’attendait à des réactions, mais doit reculer face à une vague d’insultes et de menaces.
Decathlon fait marche arrière et renonce "à l'heure qu'il est" à commercialiser son hijab de running en France, a annoncé le directeur de la communication de la société, Xavier Rivoire, ce mardi sur RTL. "Nous prenons effectivement la décision, en toute responsabilité, en ce mardi soir de ne pas commercialiser à l'heure qu'il est ce produit en France", a-t-il déclaré.
"Notre service client a reçu plus de 500 appels et mails depuis ce matin. Nos équipes dans nos magasins ont été insultées et menacées, parfois physiquement". Ce tweet du Community Manager (CM) de Decathlon résonne comme un cri d’alarme de la marque devant la violence des réactions subies par la marque et ses salariés, depuis le début de la polémique autour de son hijab de running.
Notre service client a reçu plus de 500 appels et mails depuis ce matin. Nos équipes dans nos magasins ont été insultées et menacées, parfois physiquement.
— Decathlon (@Decathlon) 26 février 2019
Pour vous donner une idée, voici le type de messages qu’on reçoit : pic.twitter.com/4ZjkRlgm2U
Le CM de Decathlon fournit ensuite des captures d'écran de messages reçus sur les réseaux sociaux ou par mail, dont voici quelques extraits :
- "Bande de pourris. L'argent n'a pas d'odeur. Vous trahissez les valeurs de la République française. Honte à vous, vous contribuez à l'invasion islamiste. Vous finirez avec cette racaille dans les fours en Pologne"
- "Salam alikoum Decathlon ! Est-ce que vous vendez des ceintures explosives ?"
- "Pro islamiste de merde ! Vous allez commercialiser un jeu d'entraînement pour la lapidation des femmes aussi ?"
Menaces jugées sérieuses et appel au calme
Des menaces remontées par les équipes de Decathlon jugées donc sérieuses par le groupe nordiste, qui suspend la commercialisation en France de ce couvre-tête pour les pratiquantes de course à pied.
Plus tôt dans la journée, Xavier Rivoire affirmait que cet "accessoire initialement développé et commercialisé au Maroc, à la demande de pratiquantes locales de course à pied", serait "rendu disponible en France et partout dans le monde dans les magasins" Decathlon qui en feront la demande.
"Nous assumons complètement le choix de rendre le sport accessible pour toutes les femmes dans le monde. C'est presque un engagement sociétal, si cela permet à des coureuses de pratiquer la course à pied, nous l'assumons avec sérénité", avait-il poursuivi.
Des propos en réponses notamment aux nombreuses réactions politiques de tous bords suscitées par l'accessoire sportif. Face aux violences verbales voire physiques, Decathlon appelle désormais sur son compte Twitter au calme et à la mesure sur le sujet.