Déclaration d'intérêts : une perquisition a eu lieu au domicile de Jean-Paul Delevoye à Bapaume

Jean-Paul Delevoye, ancien haut-commissaire aux retraites, avait démissionné du gouvernement suite à des révélations sur le manque de transparence de sa déclaration d'intérêts.

Une perquisition a eu lieu ce mardi matin au domicile de Jean-Paul Delevoye à Bapaume (Pas-de-Calais), dans le cadre de l'affaire de sa décalaration d'intérêts. Affaire qui l'a poussé à se retirer de la vie politique il y a un peu plus de six mois.  Elle s'est déroulée "dans la matinée et est terminée", a précisé auprès de l'AFP l'entourage de M. Delevoye qui a été maire de Bapaume durant 30 ans.

M. Delevoye est visé par une enquête préliminaire ouverte le 19 décembre par le parquet de Paris, saisi par la Haute autorité pour la transparence
de la vie publique (HATVP). Celle-ci avait signalé sa déclaration d'intérêts incomplète et un possible "recel d'abus de bien sociaux" pour avoir cumulé sa rémunération gouvernementale avec celle de président du think tank Parallaxe. L'enquête, confiée à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), vise des soupçons d'"abus de confiance", "abus de biens sociaux" et recels de ces délits, selon le parquet.

En décembre 2019, le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, avait démissionné du gouvernement, après ces révélations. Nommé par Emmanuel Macron en septembre 2017 pour préparer la réforme des retraites, l'homme politique nordiste avait reconnu avoir omis de déclarer sa fonction d'administrateur bénévole dans un institut de formation de l'assurance, l'Ifpass, et a rectifié ce week-end sa déclaration d'intérêts en déclarant 13 mandats, dont 11 bénévoles, soit dix de plus que dans la version initiale.Il y a 10 jours, Jean-Paul Delevoye a donné une interview à La Voix du Nord, reconnaissant ses erreurs : "J’ai fait preuve d’insouciance. Embarqué dans mes agendas, j’ai négligé ma déclaration d’intérêt à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Chaque engagement associatif a été vu comme payant, alors que ce n’est pas le cas. Dès lors que cette séquence a été lancée, j’en ai tiré la leçon et donc proposé ma démission. Je ne voulais pas fragiliser le projet de réforme des retraites, il fallait partir. Je n’ai aucun reproche à faire à quiconque. L’opposition s’en est servie, mais c’est la règle du jeu."

Cet hiver, la Haute autorité avait estimé que les manquements déclaratifs de M. Delevoye étaient susceptibles de constituer une infraction pénale, "en raison de leur nombre, de la nature de certains intérêts omis et des risques de conflits d'intérêts avec ses fonctions gouvernementales".

Nommé au poste de haut-commissaire en 2017, M. Delevoye avait légalement cumulé sa rémunération de haut-fonctionnaire avec celle de président
d'honneur de Parallaxe depuis 2008, mais il avait manqué à son obligation d'en informer la HATVP, avait-elle indiqué. Son entrée au gouvernement en septembre 2019 rendait toutefois ce cumul illégal, puisque que la Constitution interdit "toute activité professionnelle" aux membres du gouvernement.

"Je l'ai conservée quand j'ai été nommé haut-commissaire donc haut fonctionnaire, puis quand je suis devenu membre du gouvernement, ce qui, je l'ai appris depuis, n'était pas autorisé", avait expliqué M. Delevoye, reconnaissant une "erreur". Face à la polémique, il s'était engagé à rembourser les sommes perçues pendant ces trois mois, soit un peu plus de 16 000 euros.
 

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