L'ONG Amnesty International a alerté sur le harcèlement que subirait les membres des associations d'aide aux migrants dans le Nord et le Pas-de-Calais dans un communiqué de presse paru ce 20 mai.
Contraventions, gardes à vue, "intimidations": l'ONG Amnesty International a dénoncé ce mercredi 20 mai un "harcèlement" à l'encontre des défenseurs des droits des migrants dans le nord de la France, à la frontière franco-britannique, durant le confinement.
En France, on peut être verbalisé simplement pour venir en aide à des personnes dans le besoin.
— Amnesty France (@amnestyfrance) May 20, 2020
C’est arrivé à des bénévoles en maraude à Calais et à Grande-Synthe pendant le confinement.https://t.co/9SrCiuE8Yv
A Calais et Grande-Synthe, les deux villes du littoral nordique où environ 1 600 migrants, selon les associations, vivent toujours dans des campements de fortune dans l'espoir de pouvoir passer côté anglais, l'organisation Human Rights Observers a recensé "37 contraventions dressées essentiellement au motif du non-respect des mesures de confinement entre le 17 mars et le 11 mai 2020", relève l'ONG dans un communiqué.
Quatre militants de l'association Utopia56 placés en garde à vue en avril
"Les bénévoles verbalisés étaient alors en maraude ou présents aux côtés des exilés, des personnes qui ne seraient donc pas 'assez vulnérables' aux yeux des autorités pour faire l'objet d'une dérogation pourtant prévue par l'attestation de circulation", fait-elle valoir. "A la frontière franco-britannique, les personnes venant en aide aux migrants continuent de faire l'objet d'actes de harcèlement et d'intimidation de la part des autorités françaises", résume Amnesty International, dénonçant des "pratiques abusives".
Entre mars et avril, les associations ont recensé près de 200 expulsions dans la région et plusieurs opérations de mises à l'abri des migrants, intervenues toutefois "tardivement". Lors d'une de ces opérations menée le 24 avril par les autorités, quatre militants de l'association Utopia56 ont été placés en garde à vue "alors qu'ils documentaient" la scène, regrette encore Amnesty.
"Les autorités françaises ne doivent pas prendre prétexte des restrictions imposées dans le cadre de la pandémie", demande l'ONG, pour "entraver l'action des aidants".