Le gouvernement belge a décidé jeudi de créer "en urgence" quelque 2.500 places d'accueil supplémentaires, notamment dans d'anciennes casernes militaires, pour faire face à l'afflux de demandeurs d'asile.
"L'afflux important des demandeurs d'asile nécessitait de prendre des mesures urgentes. J'ai ainsi proposé au gouvernement cette mesure d'urgence afin que je puisse offrir une place d'accueil à toutes les personnes qui introduisent une demande d'asile", a déclaré le secrétaire d'Etat à l'Asile et à la Migration, Theo Francken.La décision a été prise lors d'un conseil des ministres "électronique", où ils ont été consultés via e-mails, qui a débloqué une enveloppe de quelque 15 millions d'euros pour financer ces nouvelles places d'accueil. "Aucun budget supplémentaire n'a été demandé au gouvernement. Ces mesures sont temporaires et certaines places seront opérationnelles dans deux semaines", a souligné M. Francken, un nationaliste flamand, dans un communiqué.
Parmi les sites retenus pour recevoir rapidement des demandeurs d'asile, figurent notamment des casernes vides et d'anciens quartiers militaires dans tout le pays. Les capacités d'accueil des centres du Samu social et de la Croix-Rouge vont également être augmentées. A Tournai, une ancienne caserne militaire va accueillir 300 à 400 demandeurs d'asile. Ce qui provoque des grincements de dent. Le bourgmestre de la ville craint des réactions de "racisme". Devant le récent afflux des demandes, le gouvernement belge de droite, dirigé par le libéral Charles Michel, avait déjà activé 2.100 places d'accueil provisoires mais elles n'ont pas suffi. La Belgique enregistre depuis le printemps une forte hausse des demandes d'asile qui sont passées de 1.289 demandes en avril à 2.960 en juillet, selon des statistiques officielles. Ces réfugiés sont généralement logés dans des centres gérés par des ONG le temps que leur requête soit examinée, mais ceux-ci sont aujourd'hui occupés à plus de 90%.
Le royaume avait connu en 2011 une crise dans l'accueil des réfugiés, en raison d'une augmentation soudaine des demandes d'asile (+31% en un an), qui avait pris de court les services de l'immigration et les structures d'accueil.