Le street-artist Banksy, qui a plusieurs fois pris position dans la crise des migrants à Calais, vient d'être démasqué. C'est ce qu'affirme une équipe de scientifiques britanniques, qui a utilisé la méthode du profilage pour retrouver le très célèbre artiste anonyme.
Chacune de ses fresques, chacune de ses actions donne lieu à une série d'articles, de soupçons sur son identité et sur l'authenticité de ses oeuvres. Pourtant personne ne sait qui est Banksy, un street-artist engagé, dans l'ombre. Parmi ses combats, la crise des migrants à Calais : sa dernière oeuvre en date est une Cosette (héroïne du roman Les Misérables) peinte sur le mur de l'ambassade de France à Londres pour interpeller le pays sur cette population déshéritée. A Calais, ont dénombre trois fresques de l'artiste.
Posté par Banksy sur dimanche 24 janvier 2016
Des scientifiques de l'université londonienne Queen Mary affirment avoir identifié l'homme qui se cache derrière le nom d'artiste de Banksy grâce à une méthode de profilage utilisée par la police pour confondre des criminels en série.
Points névralgiques
L'équipe de chercheurs a sélectionné 140 oeuvres attribuées à l'artiste à Londres et Bristol, sa ville d'origine. Grâce à leur position dans ces villes, ils ont mis en lumière des "points névralgiques" comme un pub, des terrains de sport, une adresse à Bristol et trois autres à Londres.So Robin Gunningham is Banksy? Well that's a major disappointment... pic.twitter.com/Gk1pa3pRPz
— Paul Farrell (@DangerouslyMJJ) 6 mars 2016
Des lieux dont le point commun est qu'ils ont été fréquentés par un certain Robin Gunningham, dont le nom est cité depuis 2008 comme pouvant être l'artiste qui cultive le plus grand secret sur son identité. Dans leur étude publiée cette semaine, les chercheurs ont déclaré vouloir démontrer le potentiel plus large du profilage géographique, une méthodologie d'investigation qui utilise la localisation d'une série de crimes attribués au même suspect pour déterminer la zone de résidence du criminel la plus probable. Notamment en matière de crise sanitaire ou pour identifier des terroristes potentiels.
Pas de signature
"Lors d'une épidémie, notre modèle permet d'utiliser les adresses des personnes infectées pour trouver sa source", déclare l'un des auteurs de cette étude, le docteur Steve Le Comber, dans un communiqué publié sur le site internet de l'université. Il sera aussi possible selon eux de mettre au jour des complots terroristes avant qu'ils n'aient lieu, en usant de l'analyse de graffitis, d'actes de vandalisme ou de distribution de tracts, qui selon eux peuvent constituer les prémices de telles attaques. France 2 a rencontré ces scientifiques.Le blog spécialisé dans les nouvelles technologies Gizmodo a dénoncé le fait qu'en raisonnant ainsi les chercheurs associent l'art de Banksy à "des actes de terrorisme mineurs", s'inquiétant également d'atteintes à la vie privée. Il met aussi en cause la justesse de leurs conclusions, soulignant que Banksy
ne signe pas ses oeuvres et que celles qui lui sont attribuées peuvent l'être à tort.
Les oeuvres de l'artiste, considéré comme l'un des plus grands maîtres du street art, peuvent valoir plusieurs centaines de milliers d'euros.