C'est un dispositif qui avait fait un flop sous François Hollande et à nouveau expérimenté l'année dernière dans 7 territoires de France. Depuis le 22 avril, 738 nouveaux quartiers prioritaires sont éligibles aux emplois francs. 17 sont dans l'Aisne, 18 dans l'Oise et 9 dans la Somme.
Le dispositif des emplois francs avait été présenté en août 2012, à Amiens, par le ministre de la ville de François Hollande, Pascal Lamy. Il devait répondre au malaise exprimé cet été-là, lors des émeutes qui avaient eu lieu dans les quartiers nord. Mais il n'avait pas eu le succès escompté.
En mars 2018, Muriel Pénicaud l'a remis au goût du jour en identifiant 7 territoires en France dans lesquels il allait être expérimenté.
Un an plus tard, le dispositif des emplois francs est étendu à 740 quartiers prioritaires dont 44 en Picardie : 17 dans 9 communes de l'Aisne, 18 dans 12 villes de l'Oise et enfin 9 quartiers dans les deux principales villes de la Somme que sont Amiens et Abbeville. Des quartiers dits prioritaires de la ville où le taux de chômage avoisine souvent les 25% alors que la moyenne nationale est de 9,5%.
Le principe de l'emploi franc : si un employeur privé (excepté les particuliers employeurs) recrute une personne habitant dans l'un de ces quartiers prioritaires, il touche une aide de l'État. Une aide d'un montant de 5.000 euros annuel sur 3 ans pour une embauche en CDI et de 2.500 euros par an sur 2 ans maximum pour une embauche en CDD d’au moins 6 mois. Et cela pour un temps plein.
Les conditions à remplir pour bénéficier de l'aide de l'Etat :
- Embaucher un demandeur d’emploi, inscrit à Pôle emploi, ou un adhérent à un contrat de sécurisation professionnelle (CSP) qui réside dans l’un des quartiers faisant partie de l’expérimentation ;
- Embaucher cette personne en CDI ou en CDD d’au moins 6 mois entre le 1er avril 2018 et le 31 décembre 2019 ;
- Ne pas embaucher une personne ayant fait partie de l’entreprise dans les 6 mois avant sa date d’embauche ;
- Ne pas avoir procédé, dans les 6 mois précédant l’embauche, à un licenciement pour motif économique sur le poste à pourvoir.
Le demandeur d’emploi issu d'un quartier prioritiaire identifié peut signer un contrat d'emploi franc quel que soit son âge, son niveau de diplôme, son ancienneté d’inscription à Pôle emploi, son temps de travail au moment de l’embauche et sa rémunération au moment de l’embauche.