Le bal des procédures démarrera dès demain, au Tribunal de commerce de Lille.
Une audience devant le Tribunal de commerce de Lille lundi, une audition devant la commission juridique de la LFP mardi à Paris... La guerre des avocats entre le LOSC et son ex-entraîneur Marcelo Bielsa, qui conteste son licenciement, est lancée.
Pourquoi cette assignation au Tribunal de commerce, procédure inhabituelle dans les litiges opposant les clubs et leurs anciens techniciens ?
S'il ne paie pas, ce n'est peut-être pas parce qu'il ne veut pas, mais tout simplement parce qu'il ne peut pas
"Une mise en demeure de payer puis une sommation de payer ont été adressées au club. S'il ne paie pas, ce n'est peut-être pas parce qu'il ne veut pas, mais tout simplement parce qu'il ne peut pas", avance Me Benjamin Cabagno, collaborateur de Me Carlo Alberto Brusa, l'avocat d'"El Loco".
Le camp Bielsa, qui réclame plus de 18 millions d'euros au LOSC (12,9 millions correspondant aux salaires restants dus et environ 5 millions supplémentaires au titre du préjudice subi), espère que la justice considèrera que le club nordiste est en cessation de paiement, ce qui entraînerait l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire.
Du côté du LOSC, on est agacé par la tournure des événements et les multiples brèches ouvertes par le technicien argentin.
Un "harcèlement procédural"
"Marcelo Bielsa n'a cessé de multiplier les procédures, exerçant un véritable harcèlement procédural à l'encontre du club (...) C'est dans ce contexte que Marcelo Bielsa a saisi le tribunal de commerce de Lille en détournant la procédure de redressement judiciaire de son objet dans le but de faire pression sur le club, ce qui me semble grave", estime l'avocat des Dogues, Me Bertrand Wambeke
"Le tribunal de commerce est une voie pas forcément agressive. Le redressement judiciaire n'a pas vocation à tuer le club, mais plutôt à le protéger. L'objectif est de sauvegarder l'entreprise, en l'occurrence le LOSC", plaide Me Cabagno.
Toutefois, la vraie bataille ne devrait pas commencer lundi car le clan de l'ex-coach de Marseille va "demander un renvoi à deux mois minimum". "Nous ne pouvons pas plaider sereinement puisque le LOSC nous a fait part de ses éléments seulement jeudi soir et donc nous n'aurons pas le temps de les étudier et de préparer notre réponse", explique Me Cabagno.
Le LOSC a reconnu auprès de la LFP que le contrat était valable
Mardi, au lendemain de ce premier round, les deux parties ont également rendez-vous à 16h devant la commission juridique de la LFP pour examiner le précontrat signé sous seing privé dès février 2017.
"Le LOSC a reconnu auprès de la LFP que le contrat était valable. Le but de cette audience sera donc de savoir pourquoi le LOSC n'a pas fait homologuer ce contrat et pourquoi des clauses essentielles ont été dissimulées à la Ligue", souligne Me Cabagno.
Ce document prévoit notamment une clause parachute: en cas de rupture anticipée, quelle qu'en soit la nature, l'intégralité des salaires restants dus doivent être versés à M. Bielsa. La faute grave invoquée par le LOSC pour ne pas verser d'indemnités à l'Argentin ne peut alors "pas être retenue" estime Me Brusa.
Après ces deux premières échéances, la prochaine, l'audience devant le Conseil des prud'hommes de Lille, est elle fixée au 13 mars.
Une situation délicate
Toutes ces procédures risquent de fragiliser encore plus un club déjà en proie à des difficultés financières puisque la DNCG l'a d'abord interdit de recrutement en décembre, puis relégué en Ligue 2 à titre conservatoire.
Et sur le terrain, la situation est également alarmante puisque le LOSC, surclassé par le Paris SG samedi (3-0), occupe la 18e place, synonyme de barrage pour le maintien en Ligue 1.