La fin des quotas de production de sucre par l'Europe promet l'ouverture d'un vaste marché. Dans l'Aisne, plus gros département producteur de betteraves en France, des agriculteurs sont tentés par l'aventure. Sans bien savoir où ils mettent les pieds...
2017 marque un grand changement dans le secteur de la production de sucre en France, et en Europe. Par décision de la Commission européenne, les quotas limitant la production de sucre à 13,5 millions de tonnes par an ne sont plus.
La production de sucre pouvant augmenter, les betteraviers sont sollicités pour produire plus. Le département de l'Aisne est très concerné, département le plus grand producteur betteraves sucrière en France, les graines sont en ce moment en très d'être semée dans les champs du département.
Dans le département, les surfaces de production devraient augmenter de 20 à 25% cette année.
Cultiver à perte ?
Beaucoup d'incertitudes apparaissent avec ce nouveau marché libéralisé. Jusqu'en 2017, les prix étaient fixes : 25 euros 40 la tonne. Mais aujourd'hui, ils oscillent en fonction des cours mondiaux, et c'est ce qui inquiètent les agriculteurs. Ils pourraient cultiver la racine à perte."Les risques bien évidemment, c'est trop de production et éventuellement des prix qui s'effondrent... Demain, on n'est pas à l'abri de très mauvaises années avec des cours très bas qui auront du mal à nous payer nos betteraves", s'inquiète Guillaume Gandon, président du syndicat betteravier de l'Aisne.
L'objectif de la Commission européenne est de faire jouer la concurrence pour baisser les prix pour les consommateurs. Mais selon Guillaume Gandon, la différence pourrait ne pas être ressentie en supermarché, comme cela s'est vu pour le lait ou les céréales.