Le ministre a déploré que, à cause d'une "dette publique importante", le budget qui pourra être alloué aux douaniers n'était pas extensible. Mais les discussions continuent avec les syndicats depuis leur rejet de l'enveloppe de 14 millions d'euros proposée par Bercy.
Le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin a assuré vouloir poursuivre la discussion avec les douaniers, en "grève du zèle" depuis 10 jours. Les syndicats ont rejeté, mercredi, le coup de pouce de 14 millions d'euros proposé par Bercy, jugeant que cette enveloppe n'était pas suffisante.
"Ce matin, le directeur général des douanes reçoit de nouveau les syndicats", a déclaré le ministre, interrogé sur franceinfo sur l'état des discussions avec les douaniers. Ces derniers, mobilisés notamment à Calais et Dunkerque, dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail à l'approche du Brexit.
"Il est normal que dans cette situation particulière, les syndicats essayent d'obtenir des choses qu'ils n'ont pas obtenues auparavant", a estimé Gérald Darmanin, en référence à la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne : "On doit continuer de discuter avec eux."
Le ministre a toutefois rappelé que l'Etat se trouvait en situation "de déficit", avec une "dette publique importante", et avait déjà fait des efforts en prévision du Brexit : "Nous avons augmenté de 700 le nombre de douaniers pour faire face à un Brexit « hard » le 29 mars s'il devait avoir lieu."
Grève des douaniers : "J’aimerais être le ministre allemand du Budget qui distribue des excédents, sauf que je suis le ministre français du Budget qui a un budget déficitaire depuis 40 ans", déclare Gérald Darmanin pic.twitter.com/M2I7bwp1zm
— franceinfo (@franceinfo) 14 mars 2019
Les agents des douanes, qui réclament l'augmentation de l'allocation complémentaire qui leur est versée mais aussi une hausse des effectifs, ont renforcé depuis début mars les contrôles aux frontières, entraînant des temps d'attente importants afin de protester contre leurs conditions de travail.
La situation toujours chaotique sur l'A16, ce jeudi matin avec notamment d'importants bouchons pour les véhicules à destination de l'Angleterre. Une file de poids-lourds est en attente le long de l’autoroute de l’échangeur n°46 jusqu'à l’échangeur n°42 accès au tunnel, provoquant des perturbations, ainsi que sur la rocade portuaire à destination du port de Calais, selon la préfecture du Pas-de-Calais.
Craintes d'un Brexit dur
Pour mettre fin à cette "grève du zèle", le ministère a proposé mardi une enveloppe de 14 millions d'euros, financée sur le budget de Bercy. Ce geste a été jugé insuffisant par les syndicats de douaniers, qui ont décidé de poursuivre leur mouvement.
C’est assez clair ? C’est NON ! pic.twitter.com/Yqm2UHdzku
— CFDT DOUANES (@CFDTDouanes) 13 mars 2019
Sur franceinfo, Gérald Darmanin a dit comprendre les inquiétudes liées au Brexit tout en appelant à "éviter de dire des contre-vérités". "Par exemple, la grève du zèle touche les camions qui arrivent dans la région des Hauts-de-France" pour aller "en direction de l'Angleterre".
Or "il n'y aura pas de files de camions sur les autoroutes françaises puisque nous n'allons pas contrôler les camions qui vont en Angleterre : ce sera le travail des Anglais. Nous, nous allons contrôler les camions qui viennent de l'Angleterre", a-t-il assuré.