Le gouvernement souhaite prendre des sanctions contre certaines actions des douaniers pour mettre fin à leur "grève du zèle". Un mouvement social entamé notamment aux ports de Calais et Dunkerque il y a 15 jours pour alerter sur les conséquences du Brexit.
Mettre fin à la "grève du zèle" des douaniers entamés il y a plus de deux semaines aux ports de Calais et Dunkerque : c'est l'objectif du gouvernement. Selon Olivier Dussopt, secrétaire d'État auprès du ministre des Comptes publics, le trafic perturbé par le mouvement social doit "reprendre dans de bonnes conditions". Il souhaite également que des "sanctions soient prises contre les actions" des agents qui seraient contraires à la libre circulation.
Des propos qui confirment à demi-mots ce que les syndicats de douniers déploraient ce jeudi matin, accusant Bercy de leur avoir donné l'ordre de limiter les contrôles au mépris, selon eux, de la "sécurité des citoyens".
"Nous avons apporté des réponses aux douaniers." @olivierdussopt, évoque les différentes mesures prises par le @gouvernementFR pour mettre un terme à la grève des douaniers. #QAG #DirectSénat pic.twitter.com/Dx6VthPMEB
— Sénat (@Senat) 21 mars 2019
"Nous avons donné consignes et instructions (...) que des sanctions soient prises contre les actions qui viennent contrevenir au bon fonctionnement des infrastructures de l'économie et de la circulation libre des marchandises comme des personnes", a-t-il ajouté, en réponse à une question au gouvernement de la sénatrice centriste du Pas-de-Calais, Catherine Fournier.
Le syndicat de police Unsa a d'ailleurs affirmé que des consignes leur ont été passées par la préfecture de région des Hauts-de-France afin d'intimer aux douaniers effectuant un contrôle "approfondi et inopiné" de "procéder à la levée rapide de ce contrôle".
"Rien à voir avec la réalité du Brexit"
Le ministre des Comptes publics "Gérald Darmanin y a veillé tout particulièrement", a également précisé Olivier Dussopt. Les douaniers ont commencé le 4 mars une "grève du zèle" pour obtenir une revalorisation salariale, une amélioration de leurs conditions de travail et des moyens supplémentaires afin de faire face au Brexit.
Ils ont ainsi renforcé les contrôles aux frontières et aux points de passage importants comme la gare du Nord, d'où part l'Eurostar dont les horaires ont été perturbés ces dernières semaines. Des camions ont été pris dans des kilomètres de bouchons à l'entrée du tunnel sous la Manche, et plusieurs trains à destination de l'Angleterre ont connu des retards importants.
Pour Olivier Dussopt, les "perturbations" n'ont "absolument rien à voir avec la réalité projetée après le Brexit". Les contrôles renforcés "concernent des sorties du territoire alors que dans le cadre du Brexit, nous aurons à contrôler les entrées", a-t-il affirmé au Sénat.
Bercy a proposé la semaine dernière de débloquer 14 millions d'euros pour trouver une sortie de crise, une proposition rejetée par les douaniers et leurs représentants, qui réclament une enveloppe de 25 millions d'euros.