Recensement agricole : dans les Hauts-de-France, les exploitations sont moins nombreuses mais plus étendues

Les chiffres du recensement agricole confirment dans les Hauts-de-France la tendance nationale. Entre 2010 et 2020, le nombre d'exploitations a chuté de 14%. La taille moyenne des exploitations progresse. Elle s'établit désormais à 91 hectares.

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La chute se poursuit. Les chiffres du premier recensement agricole publiés par la DRAAF (direction régionale de l'agriculture, de l'alimentation et de la forêt) sont explicites. En 2020, il ne reste que 23 500 exploitations agricoles dans les Hauts-de-France. 3 800 fermes ont disparu en 10 ans. Ces chiffres sont conformes à l'évolution nationale. L'emploi agricole recule dans les mêmes proportions: une chute de 13% en dix ans. Si l'on prend plus de recul on mesure mieux le séisme vécu par l'agriculture ces 50 dernières années. En 1970 on recensait 82 000 exploitations dans ce qui ne s'appelait pas encore Hauts-de-France.

Des exploitations plus grandes et tournées vers la grande culture

Autre enseignement tiré des chiffres : l'agrandissement des domaines agricoles est significatif. En 10 ans, la taille moyenne des exploitations a gagné 12 hectares. Avec une surface moyenne de 91 hectares, la ferme des Hauts-de-France est au dessus de la moyenne nationale qui s'établit à 69 hectares. La grande culture renforce sa prédominance dans notre région. C'est la spécialisation de 58 % des exploitations. En revanche, l'élevage recule dans des proportions importantes : - 35% ces dix dernières années. L'élevage laitier particulièrement malmené perd un quart de ses exploitations.

Des prairies retournent à la culture faute de repreneurs

Rémi Gillet

Eleveur laitier à Raillimont (Aisne)

Cette baisse de vocations, Rémi Gillet, installé à Raillimont non loin de Rozoy-sur-Serre dans l'Aisne, l'observe. Venu des Ardennes voisines, il est désormais propriétaire d'un cheptel d'une centaine de bêtes. Comme beaucoup de jeunes éleveurs, il a d'abord cherché à prendre une exploitation à proximité de celle de sa famille. "Il est plus facile de travailler dans une ferme située à côté de celle des parents, pour les contraintes liées au métier mais aussi pour un futur agrandissement quand les générations plus âgées arrêtent leur activité".

Aujourd'hui, il dispose de 55 hectares en fermage. "Avec la robotisation de la traite, le métier est plutôt moins contraignant qu'il y à dix ans. Le prix du lait est aujourd'hui d'environ 38 centimes le litre, déplore-t-il. L'incertitude des lendemains pèse surtout, la productivité a doublé en une génération mais les revenus sont restés les mêmes" . Autour de lui, il constate de nombreux départs d'exploitants laitiers. "Les éleveurs moins motivés passent en cheptel de vaches allaitantes, un système moins contraignant, avant d'arrêter définitivement et de céder leurs prairies qui sont mises en culture", explique-t-il.

Le prix des terres à l'achat un frein au renouvellement des exploitants

Ludovic Ghékière est lui un ancien jeune agriculteur. Plus exactement, il présidait les jeunes agriculteurs dans l'Aisne il y a trois ans encore. Il a repris la ferme familiale spécialisée en polyculture  à Marizy-Saint-Mard. Ce phénomène de concentration s'explique aussi selon lui par le découragement de nombreux exploitants : "la multiplication des normes environnementales sans propositions d'alternatives crédibles décourage les bonnes volontés".

Le prix des terres agricoles ne favorise pas non plus les installations pour ceux qui ne succèdent pas à leurs parents. Selon une étude de 2019 le prix moyen de l'hectare à l'achat était de 9 490 euros dans les Hauts de France. Il culminait même a 13 340 euros dans le département du Nord. "Quand un jeune s'installe les banques accordent un emprunt allant jusqu'à 4000 euros à l'hectare. Au delà c'est de l'apport personnel", précise l'agriculteur. 

L'augmentation des revenus d'une exploitation ne réside pas dans son seul agrandissement

L'éleveur et le fermier de grandes cultures se rejoignent sur un point lorsqu'on les interroge. La concentration des exploitations n'est pas inéluctable. "L'extension sans fin apporte aussi son lot d'inconvénients : des parcelles de plus en plus éloignées, des coûts de carburants supplémentaires", argumente Rémi Gillet. Ludovic Ghékière partage ce sentiment : "la diversification est un enjeu important, pour éviter d'être l'otage des variations de cours ou des aléas du changement climatique. Raccourcir les circuits ,en développant les ventes à la ferme, le maraîchage ou un élevage peuvent sécuriser les revenus d' une exploitation".

Faut-il y voir les prémices d'un retournement ? Les chiffres des installations sont repartis à la hausse ces dernières années dans le département de l'Aisne.

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