Les indicateurs habituellement scrutés comme le taux d'incidence ou le nombre de personnes dans les services de réanimation de la région sont formels : l'épidémie décroît dans la région. Pour autant, elle reste encore à des standards importants. La campagne de vaccination progresse rapidement.
Les chiffres de l'épidémie dans la région des Hauts-de-France sont en baisse mais restent toujours hauts. Voilà sûrement ce qu'il faut retenir de la situation de l'épidémie dans la région. La dynamique est la même en France, comme l'expose Santé Publique France dans dans son point épidémiologique du 6 mai.
Le taux d'incidence sur une semaine glissante (qui correspond au nombre de personnes infectées sur une semaine dans une population de 100.000 habitants) est largement en baisse dans tous les départements depuis la mi-avril comme c'est le cas sur l'ensemble de la France. Ainsi dans l'Oise, celui-ci est passé de 578 le 12 avril à 299 le 3 mai. Malgré tout, "la diminution des contaminations est plus lente qu’à l’automne dernier", alertait l'ARS à la fin du mois d'avril.
Rappelons que même si le taux d'incidence a pratiquement été divisé par deux depuis plus de trois semaines dans la région (de 481 à 268), il reste à un niveau élevé. Pour comparer, en octobre 2020, le gouvernement avait classé les taux d'incidence de la manière suivante:
- taux d'incidence supérieur à 50 : zone d'alerte
- taux d'incidence supérieur 150 : zone d'alerte renforcée
- taux d'incidence supérieur 250 : zone d'alerte maximale
Depuis fin avril, Emmanuel Macron a fixé à 400 le taux d'incidence qui pourrait bloquer les réouvertures prévues pour le 19 mai. Autrement dit, si dans un département, ou une métropole, le taux d'incidence du territoire dépasse les 400, "le gouvernement, en concertation avec les préfets et les collectivités locales, bloquera les réouvertures", a déclaré le président de la République dans une interview donnée à plusieurs titres de la presse régionale. A moins d'un rebond spectaculaire de l'épidémie dans les prochains jours, les cinq départements de la région ne devraient pas être concernés.
A noter que le CHU de Lille a annoncé jeudi 6 mai que le variant britannique représentait à ce jour 96% des virus qui circulent sur son territoire. "Le virus d’origine ne représente plus que 2%, de même que les autres variants, dont les variants brésilien et sud-africain, qui restent à un niveau très faible", explique le centre hospitalier.
"La pression épidémique reste élevée dans les hôpitaux des Hauts-de-France"
Les chiffres dans les services hospitaliers suivent la même tendance dans les Hauts-de-France que dans le reste du pays. Avec 3.205 personnes hospitalisées pour Covid-19 au 6 mai, la région retombe enfin sous le pic de la deuxième vague, qui avait été atteint le 17 novembre. Santé Publique France note que parmi les personnes hospitalisées, aucune n'avait reçu deux doses de vaccin et que seuls 2,6% avaient reçu une première injection.
Si les cinq départements voient leur nombre d'hospitalisations baisser, ce sont l'Oise et l'Aisne qui s'en tirent le mieux, retrouvant les niveaux observés lors de la première vague. Le Nord en revanche, après une deuxième et une troisième vague très violentes, reste encore au-dessus des chiffres atteints il y a un an. Dans ce département, 1.344 personnes sont hospitalisées pour Covid-19.
Le nombre de personnes en réanimation diminue également dans la région, suivant la tendance nationale, après un mois d'avril inquiétant. Le nombre d'hospitalisations en soins critiques avec diagnostic de Covid-19 avait alors atteint un record, 716 personnes concernées. Au 6 mai, on en compte encore 603, soit un niveau équivalent à celui du début de la troisième vague.
Là aussi, c'est le Nord qui peine le plus à s'en sortir, avec 308 personnes en soins critiques, soit deux fois plus qu'en février dernier. Les autres départements, qui n'ont pas connu de hausse spectaculaire au mois d'avril, recensent des chiffres qui stagnent voire diminuent légèrement.
Pas de quoi se réjouir pour autant. Dans un communiqué, Santé Publique France estime que la "pression épidémique reste élevée dans les hôpitaux des Hauts-de-France". A noter également que l'âge moyen des personnes admises en réanimation a diminué au mois d'avril, passant de 62 à 59 ans. La durée moyenne d'un séjour en réanimation est de 10 jours.
Plus de 2 millions de doses de vaccin injectées dans la région
Pour sortir de l'épidémie, le gouvernement compte sur la vaccination de masse des Français. Et la campagne de vaccination a franchi un nouveau cap. Depuis le week-end du 1er mai, le nombre cumulé (première et deuxième dose) de doses injectées dans la région dépasse les 2 millions. Concrètement, cela veut dire qu'au 5 mai, plus d'1,45 million de personnes ont reçu une première dose et qu'envion 640.000 en ont reçu une deuxième. A partir du 12 mai, la vaccination sera ouverte à tous les Français de plus de 18 ans s'il reste des créneaux disponibles la veille du rendez-vous.
Dans les Hauts-de-France, cela va être possible grâce, notamment, aux livraisons plus importantes du vaccin Pfizer et Moderna que la région a et va recevoir durant le mois de mai.