La plateforme en ligne Solaal a récemment lancé un relais régional dans les Hauts-de-France. Au moins trois exploitants, dont un dans la Somme et un autre dans l'Oise, ont déjà rejoint le réseau pour donner leurs invendus aux plus démunis.
Récupérer les denrées que les agriculteurs n'ont pas pu vendre pour en faire profiter les association. Le concept va de soi, mais sa mise en place n'est pas aisée. Déjà lancé dans plusieurs régions françaises, le relais Solaal part à la conquête des Hauts-de-France.
Pour développer ce système de redistribution en faveur des plus démunis, les coordinatreurs cherchent de nouveaux éleveurs ou agriculteurs qui pourraient faire don de leurs invendus. Oeufs, légumes, viandes, produits transformés... Au moins trois producteurs implantés notamment près d'Arras, Amiens et Laon sont déjà entrés dans la boucle.
"Nous avons passé beaucoup de temps et d'énergie pour produire nos fruits, c'est désespérant de devoir les jeter, alors nous les donnons. Solaal nous aide à trouver des associations nationales habilitées qui peuvent bénéficier de nos produits", assure Emmanuel Dalle, un arboriculteur de la région.
Lutter contre le gaspillage
Une fois les invendus récoltés, la plateforme fait le lien avec plusieurs associations : la Croix-Rouge, la Banque Alimentaire, le Secours Populaire... "Nos besoins pour les plus démunis sont immenses, ils portent sur l’ensemble des produits alimentaires et en particulier sur les produits frais et les protéines d’origine animale. A ce titre, les dons des agriculteurs sont fortement appréciés", commente Anne Meurice, responsable du pôle alimentaire des Restos du cœur.
Dans son rapport Pertes alimentaires dans la filière fruits et légumes, l'INRA estime à 12% le taux de pertes sur la filière fruits et légumes frais de la récolte par l'agriculteur à l'achat par le consommateur. Et l'objectif de Solaal est maintenant de se développer en milieu rural, là où l'aide alimentaire est moins souvent organisée. Car les normes alimentaires étant très strictes pour les agriculteurs, les pertes sont nombreuses.
"Les produits issus des refus par nos clients doivent avoir une seconde vie, dans la mesure où le produit est sain et loyal. Ils sont alors proposés aux personnes dans le besoin. Cela permet aussi de lutter contre le gaspillage alimentaire", témoigne Didier Foulon, agriculteur président de Kultive et membre de Demain la Terre. Il y a quelques mois, une ambassadrice Solaal a été désignée pour les Hauts-de-France. Alors si vous souhaitez vous rapprocher du réseau pour faire un don, c'est ici.