Quatre mineurs syriens ont quitté mardi la "Jungle" de Calais, où ils vivaient seuls, pour rejoindre des membres de leur famille en Grande-Bretagne, a-t-on appris mardi auprès de la préfecture du Pas-de-Calais.
"Ils sont partis ce matin en train, ils ont pris un Calais-Frethun - Londres St-Pancras, il n'y a pas eu de problème", a indiqué un porte-parole de la préfecture. Sept autres mineurs isolés avaient pris le chemin du Royaume-Uni fin mars, avait indiqué début avril la Défenseure des enfants Geneviève Avenard. Cinq autres ont aussi pu gagner l'Angleterre depuis, ce qui porte à seize le nombre des départs, en comptant ceux de mardi.
Deux autres adolescents doivent quitter Calais pour la même destination vendredi, selon la préfecture. Les quatre jeunes partis mardi de la gare de Calais-Frethun, accompagnés à bord d'un Eurostar par un responsable de l'Office français de l'immigration et de l'intégration, ont entre 15 et 17 ans et sont issus de familles différentes. Ils s'étaient vu notifier la veille un arrêté de transfert pris en leur faveur ainsi qu'un laisser-passer européen.
Regroupement familial
Selon un bilan établi le 22 février, "environ 90 mineurs étaient présents dans le camp de la Lande et pouvaient prétendre à bénéficier du dispositif de regroupement familial en Grande-Bretagne où se trouverait un de leurs parents proches", avait rappelé début avril Mme Avenard, après une rencontre avec son homologue britannique à Calais.Le regroupement familial est l'un des leviers que la France cherche à actionner pour sortir de l'impasse migratoire à Calais. Début mars, François Hollande avait demandé à David Cameron que les mineurs isolés de Calais rejoignent "vite" et "de manière efficace" le Royaume-Uni s'ils y ont de la famille. Selon Pierre Henry, directeur général de l'association France Terre d'asile, qui suit particulièrement ce dossier, une convention est "en cours d'écriture, à titre expérimental, entre la France, la Grande-Bretagne et France Terre d'asile" afin de faciliter le rapprochement familial des mineurs vivant seuls dans la "Jungle".
M. Henry réclame "une mise en oeuvre rapide de la procédure, humaine et de bon sens". "Si les dossiers n'aboutissent pas dans un mois" après leur ouverture, "les réseaux proposent leurs +services+" pour faire passer ces jeunes en Grande-Bretagne, moyennant finances et dans des conditions de grande insécurité", a affirmé le responsable de France Terre d'asile.