25 postes de médecins de prélèvement et d’infirmiers sont à pouvoir chez l’Établissement français du sang (EFS) dans les Hauts-de-France et en Normandie. L’objectif est de multiplier les collectes pour refaire les stocks.
Nouveau cri d’alarme de l’EFS. Dans un communiqué national ce jeudi, son président appelle à la "mobilisation générale pour le don de sang". La situation est "inédite" : bousculées par la crise sanitaire depuis 18 mois, les réserves sont "dans un état critique"… et 200 postes sont ouverts au recrutement.
Parmi eux, environ 25 sont à pourvoir dans l’antenne Hauts-de-France-Normandie de l’EFS, selon la responsable régionale des prélèvements. "Il nous manque une dizaine de médecins pour les entretiens pré-don et une quinzaine d’infirmiers pour réaliser les prélèvements", détaille la docteure Nathalie Delemer, qui se dit prête à recruter à temps partiel si cela arrange les professionnels : "Tout est bon à prendre !"
Bras de donneurs, bras de professionnels
Alors-même que, ces deux dernières semaines, "environ 15% des rendez-vous sont restés vacants" en France, l’EFS espère contre-attaquer cette faible mobilisation des donneurs par une meilleure offre de collectes.
"Il nous faut être plus offrant, explique Nathalie Delemer. S’il y a des rendez-vous vacants, c’est que les créneaux et les lieux de collectes ne plaisent pas. Nous devons avoir un portefeuille varié. Ça nécessite des moyens. Mais à la fin, nous devons être à la hauteur des attentes des hôpitaux."
La carence médicale était annoncée, on est dedans.
Les EFS de Normandie et des Hauts-de-France ont été regroupés en 2018. 1 200 salariés y travaillent. Des effectifs "stables" selon Nathalie Delemer, qui explique son manque de main d’oeuvre par un manque général de professionnels de santé. "On est victime du vieillissement de la population médicale, analyse la responsable, de la même manière que les hôpitaux, la médecine générale, scolaire..., précise-t-elle. Les médecins partent à la retraite et sont difficiles à remplacer."
Des conséquences liés à la crise sanitaire
La mission de l’ESF a été compliquée par les confinements et restrictions sanitaires, qui ont notamment stoppé l’organisation de collectes dans les entreprises, lycées et universités, alors qu’elles représentaient "20 à 30% des dons".
Les besoins d’infirmiers pour la vaccination n’ont pas aidé non plus. "Les jeunes diplômés préféraient prendre des vacations à la carte dans les vaccinodromes, plutôt qu’un contrat chez nous", rapporte Nathalie Delemer.
Recul de l’épidémie, allégement des restrictions sanitaires, réduction des horaires voire la fermeture des grands centres de vaccinations : demain, l’espoir d’un retour à la normale est donc permis pour l’EFS.