La Belgique "dynamise" le fichage des "combattants étrangers" après les attentats de Paris

La Belgique va remplacer sa liste répertoriant les volontaires pour la Syrie, dont les lacunes sont apparues après les attentats de Paris, par une "banque de données dynamique" centralisant les informations et les rendant accessibles aux différents services chargés de la lutte anti-terroriste.

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Jusqu'à présent, quelque 800 noms de personnes radicalisées en Belgique figurent sur une liste manuscrite, dont la circulation au sein des forces de l'ordre est loin d'être optimale.

Salah Abdeslam, suspect clé des attentats de Paris, a ainsi pu passer sans problème un contrôle routier effectué par la gendarmerie française une douzaine d'heures après les attentats, alors même que son nom figure sur ce fichier. Il a également pu rendre visite à un détenu de la prison de Namur (sud) parce que l'administration pénitentiaire n'avait pas accès jusqu'à présent à ces informations.


Nouvelle banque de données

La nouvelle banque de données électroniques sera alimentée régulièrement par différents services, qui auront en retour accès aux données : services de renseignement, police, Organe de coordination et d'analyse de la menace (OCAM), administration pénitentiaire, douanes, parquet, etc., selon le ministère de la Justice.

Elle recensera les "combattants étrangers", en les classant par catégories : les Belges (ou personnes résidant en Belgique) partis vers une zone de conflit jihadiste, ceux qui sont en route au départ de la Belgique, ceux qui sont sur le chemin de retour ou sont rentrés en Belgique, ceux qui ont été empêchés de partir et enfin les personnes pour lesquelles il existe des indices sérieux qu'ils se préparent à partir.

La création de cette banque de données fait partie d'une série de mesures inscrite dans un projet de loi approuvé vendredi par le conseil des ministres. Lorsque la loi sera en vigueur, en principe début 2016, la police aura notamment la possibilité de procéder à des perquisitions 24 heures sur 24 dans les dossiers de terrorisme, alors qu'elles sont jusqu'ici interdites entre 21H00 et 05H00 du matin. Le recours aux "méthodes particulières de recherche"(écoutes téléphoniques, infiltrations, etc.) sera étendu aux affaires de trafic d'armes et une "banque de données communes" sera mise en place, a précisé le gouvernement du Premier ministre Charles Michel.
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