Quittez Paris avant 16 heures et informez-vous bien avant de partir ! C'est le message lancé par la SANEF aux automobilistes. Plus de 300 tracteurs picards doivent quitter la capitale en milieu d'après midi, avec une vitesse moyenne de 36 km/h.
Le retour des tracteurs vers la Picardie est prévu aux environs de 16 heures, sur l'autoroute A1. La Sanef conseille donc de quitter Paris avant cette heure-là.
- dans le sens nord-sud : prendre l'A29 vers Saint-Quentin et l'A 26 vers Reims, puis suivre Troyes puis récupérer la région
- vers l'ouest : prendre l'A 29 vers Rouen et l'A 28 vers le Mans
« Nos charges nous tuent »
Selon la FNSEA, premier syndicat agricole français, plus de 1700 tracteurs, dont 300 venus de Picardie, doivent se déployer au total dans la capitale, renforcés par 4000 à 5000 manifestants venus en autocar et en train. La préfecture de police de Paris en recensait dans la matinée un peu moins de 1400 ainsi que près d'une centaine d'autocars.Les manifestants ont accroché à leurs engins des slogans destinés à interpeller les citadins : « Paysans en détresse », « La mort est dans le pré » ou encore « Nos charges nous tuent ».
Après plus de 500 actions cet été, les agriculteurs attendent un « engagement de la part des pouvoirs publics » en faveur des exploitants aux trésoreries exsangues, notamment une « année blanche pour les traites bancaires » afin « de leur permettre de payer leurs fournisseurs », selon Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA.
Le gouvernement a annoncé le 22 juillet un plan d'urgence pour les éleveurs de 600 millions d'euros d'annulations ou de reports de charges. Les agriculteurs français revendiquent aussi une « pause » dans l'empilement de règlements et normes qui, selon eux, les plombe au profit de leurs concurrents européens.
Lait, porc, boeuf, céréales, sucre: toutes les principales filières de la première puissance agricole d'Europe traversent une crise aggravée par la surproduction, la chute des cours mondiaux et la guerre des prix dans la grande distribution, qui tire leur rémunération vers le bas.
Le contexte international est particulièrement défavorable, entre l'embargo russe sur les produits agroalimentaires, la fin des quotas laitiers en Europe et le ralentissement économique de la Chine, qui réduit ses achats agricoles et où la demande de lait a chuté.
Paris réclame d'ailleurs à Bruxelles un soutien à ses producteurs laitiers et une revalorisation du prix d'intervention, mécanisme européen activé en cas d'effondrement des cours.