La "marche solidaire et citoyenne" de soutien aux migrants est arrivée jeudi soir à Grande-Synthe (Nord), forte de 200 personnes, deux mois après son départ de Vintimille et deux jours avant son entrée à Calais.
La marche de 1400 kilomètres, organisée par les associations L'Auberge des migrants et la Roya Citoyenne, doit relier la frontière franco-italienne à la franco-britannique, à Douvres (avec une poussée prévue, en transports, jusqu'à Londres). Elle a traversé la région cette semaine.
Plus d'une centaine de personnes l'ont accueillie sur le parvis de la mairie de Grande-Synthe, dirigée par l'écologiste Damien Carême, qui a notamment oeuvré pour l'ouverture dans sa ville d'un centre d'hébergement, soutenu par l'Etat mais détruit par un incendie en 2017.
"S'unir pour s'ouvrir", "Stop aux préjugés", "La Terre est ma patrie, l'humanité est ma famille", ont scandé les manifestants, au rythme de percussions et trompettes. Un bâteau de pêche, sur lequel étaient juchés plusieurs enfants, était remorqué en queue du cortège, intergénérationnel et à l'ambiance bon enfant.
"Cette marche montre au gouvernement que les Français ne sont pas ce qu'on croit, ni ce que disent les sondages : ils sont des gens accueillants", a jugé Damien Carême.
"Tous ensemble, on doit faire pression sur le gouvernement pour réclamer des structures d'accueil, des petits lieux de répit partout en France afin que les réfugiés puissent se poser, et se poser des questions sur leur parcours migratoire", a-t-il ajouté. L'édile a également évoqué son intention de créer "une association des villes et territoires accueillants".
Magdalena, 70 ans, dans la marche depuis deux semaines, a demandé qu'"on avance vers la solidarité", elle qui se dit "fille d'immigrés". "Ça m'a fait un bien fou de voir les jeunes qui vont de l'avant, ça me rassure de voir que dans mon pays, il y a toujours de la fraternité", s'est-elle réjouie.