Plusieurs associations dont l'Auberge des migrants et Utopia 56 dénoncent des évacuations de campements à répétition depuis août 2018, "une atteinte grave aux droits fondamentaux des personnes exilées", dans un rapport publié mercredi.
Ces évacuations de campements "constituent des atteintes graves aux droits fondamentaux des personnes exilées notamment à leur droit à un abri et un logement décent et leur droit de ne pas subir des traitements inhumains et dégradants", détaille le rapport de Human Rights Observers (HRO), signé par plusieurs associations.
Selon le HRO, depuis un an, des délogements ont lieu "quotidiennement" à Calais et peuvent être le théâtre "de propos clairement à l'encontre des principes déontologiques des forces de l'ordre", d'après des témoignages de migrants et de bénévoles. Des expulsions au cours desquelles ont lieu des "arrestations arbitraires", à Calais comme à Grande-Synthe, affirme le rapport.
"Les individus arrêtés sont ensuite souvent conduits au commissariat de Coquelles, avec le risque d'être ensuite placés en centre de rétention administrative", ajoute le rapport, qui s'interroge sur le "le fondement juridique des opérations et l'objectif recherché par les autorités". Depuis la fin de l'ancienne "jungle" en octobre 2016, les 500 migrants qui vivent encore à Calais sont installés dans des "campements précaires" dans des zones industrielles ou en "marge" de la ville, selon le HRO, qui pointe des "problèmes d'insalubrité" à cause "du manque de collecte des déchets" provoquant l'augmentation du nombre de rats.
Par ailleurs, à Grande-Synthe, la fréquence des évacuations "fluctue considérablement, pouvant atteindre trois "expulsions" par semaine", rapportent les associations, qui estiment que les délogements sont devenus plus réguliers depuis janvier (42). Début juin, Amnesty International avait appelé la France à "mettre fin au harcèlement et aux agressions" contre les bénévoles et associations qui aident les migrants.