La presse s'indigne lundi de l'instrumentalisation politique de la sensible question des migrants à Calais, visant l'"opportuniste" Xavier Bertrand, candidat Les Républicains aux régionales dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie.
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Dans le viseur des éditorialistes : une interview parue dans le Journal du dimanche, dans laquelle Xavier Bertrand propose de laisser "partir les migrants" vers le Royaume-Uni si le Premier ministre britannique "continue à ne rien proposer". Le dossier des migrants "s'impose dans la campagne des régionales", écrit Jean-Baptiste Garat dans les colonnes du Figaro, citant un adversaire de Xavier Bertrand, le député PS du Pas-de-Calais Yann Capet, qui dénonce une "politique des coups de menton".
"Xavier Bertrand ne pouvait pas laisser le champ libre au FN sur l'immigration"
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Les mots creux n'ont jamais soigné les mots durs", estime de son côté Philippe Palat du Midi Libre, accusant l'
"opportuniste Xavier Bertrand" d'opter pour "
la diatribe sans effet". "
Pourquoi ce ton menaçant?", fait mine de s'interroger Mickaël Tassart dans le Courrier picard. "
Dans la course aux régionales, Xavier Bertrand est dans la position de l'outsider face à la favorite Marine Le Pen", poursuit-il. Selon l'éditorialiste,
"l'immigration étant un des thèmes de prédilection du Front national, Xavier Bertrand ne pouvait pas laisser le champ libre à sa concurrente."
"Mélange d'humanisme, de compassion et de fermeté déclamatoire"
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Voici l'affaire des migrants instrumentalisée", déplore Denis Daumin dans la Nouvelle République du Centre-ouest. "
Pour le reste, on souhaite bonne chance à Abdel, Mamadou, Rafik et les autres".
Car le fond du problème reste entier, dénoncent les éditorialistes, du reste peu convaincus par la tribune commune des ministres de l'Intérieur français et britanniques publiée dimanche. "
Mélange d'humanisme, de compassion et de fermeté déclamatoire, le message franco-anglais ressemble plutôt à une insignifiante carte postale de vacances", moque Pierre Fréhel dans le Républicain Lorrain.
"Une gestion de conséquences"
Christophe Bonnefoy, du Journal de la Haute-Marne, se désole de ce que l'on reste dans "
une gestion des conséquences, quand il devient plus qu'urgent pour l'Europe de se pencher sur les causes." Comment empêcher les migrants de franchir, coûte que coûte, la Manche ? En réorientant "
l'aide aux pays les plus pauvres", répond Pascal Coquis dans les Dernières Nouvelles d'Alsace.
"Il ne s'agit pas de donner plus, mais de donner mieux", en arrêtant de nourrir "le clientélisme", explique-t-il. "
Une solution à long terme", "mais la seule qui sera efficace", selon lui.