L'Etat doit agir pour "éviter la chienlit" à Calais et dans sa région, qui vient de connaître un week-end de tensions, a estimé mardi le président des Républicains, Nicolas Sarkozy qui évoque aussi Sangatte... où il n'y a plus de camp de migrants.
"Quand je vois ce qui se passe à Calais et à Sangatte, c'est à l'Etat de faire le travail qui est le sien pour éviter la chienlit", a déclaré selon l'Agence France Presse l'ancien chef de l'Etat, qui s'exprimait devant plusieurs centaines de personnes dans une librairie de Strasbourg, où il était venu présenter son livre "La France pour la vie". Nicolas Sarkozy évoque Sangatte alors qu'il n'y a plus de camp de migrants sur cette commune du Pas-de-Calais, depuis que lui-même, lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, a procédé à la fermeture du centre d'hébergement et d'accueil d'urgence humanitaire administré par la Croix-Rouge. C'était en décembre 2002. Les migrants s'étaient alors dispersés dans le Calaisis, dans des squats ou des camps de fortune.
A Strasbourg, M. Sarkozy a également évoqué une vidéo "bouleversante", tournée samedi dernier à Calais en marge d'une manifestation en faveur des migrants. On y voit un homme "encerclé chez lui, dans son jardin" se saisir d'un fusil à quelques mètres de la manifestation. "Que devient l'Etat quand on assiste à une telle violence ? Je n'accepterai pas que des personnes en situation irrégulière se permettent de violer l'ordre public sur le territoire de la République française", a dit l'ancien président. L'homme en question, Gaël Rougemont, et son père David, sont actifs au sein des groupes "Calaisiens en colère" et "Sauvons Calais", proches de l'extrême-droite. Parmi ceux qui les ont agressés samedi, se trouvaient des militants No Border et d'extrême-gauche portant des drapeaux du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste).