Première région française pour la pomme de terre, les Hauts-de-France cultivent près de deux tiers de la production nationale. Une récolte moins bonne l'année dernière et une conjoncture défavorable ont fait bondir le prix du kilo de tubercules de 39 centimes.
C'est l'un des ingrédients préférés des Français : la pomme de terre. Chaque habitant en consomme en moyenne 50 kg par an! Mais la conjoncture n'est pas bonne. Selon l'INSEE, le filet d'un kilo de tubercule se vend désormais 39 centimes de plus, soit une hausse de 23% entre septembre 2022 et septembre 2023.
Même constat pour les produits transformés, selon les chiffres des industriels :
- + 25% pour les surgelés : frites, potatoes, croquettes, etc.
- + 20% pour les purées
- + 18% pour les chips
Des hausses qui s'expliquent en trois points, détaille Geoffroy d'Evry, président national de l'Union nationale de la pomme de terre, cultivateur dans l'Oise.
Les aléas climatiques
L'année dernière a tout simplement été "la pire récolte de ces 30 dernières années", selon le producteur. En cause : la sécheresse historique qui a gâché la production.
Pas mieux cette année avec les pluies de septembre et octobre ainsi que les inondations de novembre, les récoltes ne s'annoncent pas bonnes dans le Pas-de-Calais.
On subit le changement climatique. 2022 a été catastrophique. Cet été, en 2023, on pensait rebondir, le temps était propice à la culture de la pomme de terre mais à l'automne, la météo se retourne contre nous avec cette pluviométrie importante. Le moral n'est pas bon.
Geoffroy d'Evry, président de l'UNPT
Et comme le marché fonctionne selon la règle de l'offre et de la demande, la rareté du tubercule fait grimper les prix.
La hausse des coûts de l'énergie
A cause notamment de la guerre en Ukraine, en février 2022, les prix se sont envolés dans plusieurs secteurs qui impactent directement les agriculteurs :
- le fioul pour faire rouler les tracteurs et transporter la marchandise
- les engrais pour les cultures
- l'électrictié pour faire tourner les chambres froides
- les matières premières pour emballer la production
La meilleure rémunération des agriculteurs
Autre facteur qui explique l'augementation du prix de la pomme de terre : le meilleur salaire versé aux producteurs par les industriels. "La qualité a un coût", se défend le président de l'UNPT, le prix au kilo est mieux rémunéré et se répercute donc pour le consommateur. "Mais si on veut continuer à avoir des producteurs en France, on n'a pas d'autre choix que de conforter cette augmentation, il faut payer et en 2024, il faudra surement payer plus cher."
Le prix de la pomme de terre n'est donc pas prêt de baisser.