À Pitgam, dans les Flandres, Amélie Chermeux élève depuis deux ans des lamas et des alpagas. Elle a décidé de valoriser la toison de ses animaux en se lançant dans la production de laine et veut développer une filière 100 % régionale.
Le décor n'a rien à voir avec les paysages de l'Altiplano mais les animaux des Andes sont bel et bien là : cinq alpagas, trois lamas. Voici les chouchous d'Amélie Chermeux. Il y a cinq ans, à l'occasion d'une randonnée en montagne, la jeune femme a eu le coup de foudre pour ces bêtes.
Aujourd'hui, elle est à la tête d'un élevage de camélidés à Pitgam dans les Flandres. Des animaux à la bouille de jolie peluche mais au caractère bien trempé. "Le lama, contrairement à ce que l'on pourrait penser est celui qui a le caractère le plus sociable, il est plus proche des êtres humains et est plus tactile. L'alpaga, lui, est plus indépendant et plus craintif", explique Amélie Chermeux. Dans sa ferme pédagogique "Les camélidés de Pitgam" elle accueille régulièrement jeunes et moins jeunes pour de la médiation animale, désormais elle souhaite également valoriser la toison de ses animaux en se lançant dans la production de laine.
La laine des dieux
Martinus, jeune alpaga brun-roux de 3 ans est un champion dans la catégorie laine. En octobre dernier, en Thiérache, il a remporté le premier prix pour sa toison lors d'un concours européen.
"Il a une épaisseur de laine très importante. De près, on voit des stries, plus il y a de stries, plus cela signifie que la densité et la qualité de la laine sont très bonnes". Ce n'est donc pas un hasard si en Amérique du Sud on appelle cette laine, la laine des dieux ! La laine d'alpaga est très chaude, très douce, hypoallergénique, elle ne gratte pas et peut donc être utilisée pour les enfants en bas âge. Chaque animal produit environ 3 kg de laine par an, une laine qu'il faut filer pour en faire des pelotes.
Amélie Chermeux a déjà envoyé ses toisons dans la région lyonnaise pour les transformer mais elle souhaite développer une filière 100 % Hauts-de-France. Elle vient de dénicher sa perle rare à Boeschèpe, dans les Flandres en la personne de Cécile Dezoo.
Cette créatrice de vêtement en laine travaillait jusqu'à présent la laine de mouton sur son rouet portatif, elle teste désormais l'alpaga et est très enthousiaste : "C'est très doux et agréable à travailler. En plus, ça a un côté apaisant, comme la laine est plus fine c'est plus long et délicat." Chaque pelote de 100 g nécessite cinq à six heures de travail. D'où le coût de cette laine l'exception : il faut compter une trentaine d'euros par pelote.