Un combat pour une région propre. Du 15 au 17 mars 2024, c'est le retour de l'opération Hauts-de-France Propres. De Calais à Château-Thierry, près de 2 000 points de ramassage mobilisent les citoyens, avec un seul but : collecter les débris de verre et de plastique qui jonchent les sols.
L'initiative est impulsée par la région Hauts-de-France qui mobilise près de 100 000 personnes pendant trois jours, les 15, 16 et 17 mars 2024 pour nettoyer les espaces naturels.
C'est la troisième édition de l'opération à Saint-Amand-les-Eaux, une ville qui met un point d'honneur à conserver une rivière propre. La commune n'a pas tardé à répondre à l'appel lancé par la région, soucieuse de la propreté de ses rues et berges : "on constate un dépôt sauvage important dans notre ville, explique Christine Rousseau, directrice du centre technique municipal, il est vraiment indispensable que l'on puisse engager cette dynamique avec les habitants et les associations pour éradiquer ce genre de phénomène".
À pied ou en canoë, ils sont une cinquantaine à arpenter les berges de la Scarpe ce samedi 16 mars. Tous armés d'une pince et d'un sac-poubelle, parents et enfants traquent les détritus abandonnés au bord de l'eau.
Un moment ludique
Baptiste et sa maman Virginie ont décidé de se lever tôt pour venir nettoyer le fond de l'eau polluée. Baptiste est convaincu de l'importance de son action : "je trouve que c'était une bonne idée pour protéger un peu la planète", relate-t-il. Pour eux en effet, l'action n'a rien d'ingrat, ils profitent en plus d'un moment ensemble en prenant le soleil.
Bien calés au creux de leur canoë bleu, gilet fluo sur le dos, mère et fils voguent sur l'eau. Une balade qui pourrait être idyllique si elle n'était pas minée par un triste constat. "Les gens ne font pas attention, reconnaît la maman, on a ramassé des bouteilles de verre et du plastique."
En 2020, l'association Gestes Propres estimait qu'un million de tonnes de déchets était jeté dans la nature par an en France. Mégots, canettes, encombrants abandonnés dans les rues, leur quantité a doublé entre 2018 et 2020. Pour lutter contre ce fléau, la mise en place de collecte est encouragée.
C'est révoltant de voir que les gens ne font pas attention à la nature.
Un père et son fils venus ramasser des déchets
Sur les berges, les ramasseurs restés à terre sont fiers également de prendre part à l'effort collectif. "Ça fait trois ans qu'on participe, relate ce père de famille venu avec son fils, et chaque année on retrouve les mêmes déchets." Pour ces deux sportifs, la pilule ne passe pas : "c'est révoltant de voir que les gens ne font pas attention à la nature."
Une initiative régionale
Loin d'être un cas isolé, la ville de Saint-Amand s'inscrit dans un large programme régional de nettoyage des déchets. Sur le site officiel Hauts-de-France Propres, l'organisme décompte près de 2 000 points de ramassage déclarés pour cette 7ème édition.
Du guide de ramassage au diplôme écocitoyen, tout est consultable sur le site internet, qui catégorise trois lieux cibles : en ville, à la campagne ou au bord de l'eau. Le tout vise à rendre l'organisation plus facile pour les communes.
Le but est d'écumer la région à la recherche de déchets jetés dans la nature. Les mairies mobilisent pour cela leurs habitants, et surtout les associations locales, culturelles et sportives. Le long des berges de la Scarpe, ce sont les clubs de foot et de tir à l'arc qui ont répondu présents avec leurs adhérents.
À Saint-Amand-les-Eaux, Christine Rousseau, directrice du centre technique municipal se charge de faire le relais. Elle assiste au pesage des déchets ramassés avec une satisfaction non dissimulée :"on est déjà à 395kg, on espère arriver à 800 !", se réjouit-elle.
Cette année, près de 100 000 personnes étaient attendues. Un chiffre en hausse depuis 2017 où la première édition avait permis de rassembler 40 000 participants. Record à battre : en 2023, les ramasseurs ont récolté 8 700 mètres cubes de déchets.