Carte scolaire 2024 : "les ministres changent mais la déception reste", le point sur les fermetures de classes dans les Hauts-de-France

Les cartes scolaires sont en négociation dans les 5 départements des Hauts-de-France. Syndicats et parents d'élèves se mobilisent pour sauver leurs classes de la fermeture. On fait le point sur les établissements impactés par la nouvelle carte scolaire dans la région.

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Les ouvertures et fermetures de classe reposent sur la "carte scolaire", dont la préparation dure environ un an. Tous les ans le Conseil Départemental de l'Éducation Nationale (CDEN) se réunit au mois de février pour donner son avis sur la carte scolaire proposée pour la rentrée suivante. À la suite de cette réunion, la décision définitive appartient au directeur académique des services de l'éducation nationale.

Le mois de février correspond donc à un mois de négociation pour les syndicats et parents d'élèves du premier degré (écoles maternelles et élémentaires) qui souhaiteraient sauvegarder leurs classes pour la rentrée suivante. 

Fermetures de classes dans les Hauts-de-France

D'après les dernières négociations, les écoles maternelles et primaires impactées par la nouvelle carte scolaire pour la rentrée 2024-2025 sont les suivantes : 

(Selon les départements, des modifications à la marge sont encore possibles. "Les ouvertures, qu'elles soient définitives ou conditionnelles ne seront actées qu'à l'issue du CDEN". Source : FSU-SNUipp.)

Ces fermetures de classes impliquent également des suppressions de postes d'enseignant, mal accueillies par les syndicats et parents d'élèves, alors que l'école publique souffre toujours plus du manque de professeurs. "On a l'impression que l'inspecteur d'académie n'a pas entendu la colère des parents d'élèves, des élus, des enseignants qui se sont mobilisés tout au long de la semaine, réagit David Blothiaux, cosecrétaire départemental de la FSU-SNUipp 62, alors que 89 postes vont être supprimés dans le Pas-de-Calais. "Le combat n'est jamais terminé, la carte scolaire dure toute l'année, il reste des phases d'ajustement au mois de juin."

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David Blothiaux, co-secrétaire de la FSU-SNUipp réagit au projet de carte scolaire pour la rentrée 2024-2025 ©France Télévisions

"Les ministres changent mais la déception reste" réagit FSU-SNUipp 59 dans un communiqué au sortir des négociations de la carte scolaire. Dans le Nord 268 fermetures de classes sont prévues, 126 dans le Pas-de-Calais, 63 dans l'Oise et 44 dans l'Aisne. Pour la Somme, aucune donnée n'est encore disponible. 

Baisse démographique et Indice de Position Sociale (IPS)

Les académies justifient ces décisions par une baisse du nombre d'élèves. Dans l'académie de Lille, 7128 élèves de moins sont attendus dans les établissements du premier degré, soit 2.17% des effectifs académiques. Pour la rentrée 2024, l'académie de Lille se félicite même de voir son nombre d'enseignants pour 100 élèves s'améliorer avec "6.38 enseignants pour 100 élèves en 2024, contre 6.31 en 2023."

A la FSU-SNUipp on n'est pas contre les fermetures de classes dans les écoles si elles se justifient par une vraie baisse des effectifs.

David Blothiaux

FSU-SNUipp 62

Pour les syndicats, cette baisse démographique ne doit pas être la seule justification. "La baisse démographique est présente dans le département, nous ne le nions pas, explique David Blothiaux, mais 3000 élèves, ça ne représente que 2 élèves par école. À la FSU-SNUipp on n'est pas contre les fermetures de classes dans les écoles si elles se justifient par une vraie baisse des effectifs."

Le principal problème de ces fermetures, pour Jean-Claude Leroy, Président du département du Pas-de-Calais c'est qu'elles s'ajoutent à des difficultés déjà "nombreuses dans le département.". En effet, d'après les derniers calculs de l'Indice de Position Sociale (IPS), qui résume les conditions socio-économiques et culturelles des familles des élèves accueillis dans les établissements, de nombreux établissements des Hauts-de-France se situent sous la moyenne nationale. 

Retrouvez ici l'Indice de Position Sociale (IPS) des établissements du premier degré des Hauts-de-France : 

"Plan social de l'école"

Ces fermetures font réagir les responsables politiques des Hauts-de-France. Jean-Claude Leroy n'a pas manqué de partager ses inquiétudes dans un courrier adressé à Nicole Belloubet, Ministre de l'Éducation Nationale. Ces fermetures représenteraient pour lui un "véritable plan social de l'école", alors que le "Pas-de-Calais cumule les difficultés économiques et sociales."

Ces annonces ne sont pas acceptables alors que l'ensemble des élus locaux et des services de l'État sont engagés pour la réussite de ce territoire qui a connu par son histoire tant de difficultés.

Xavier Bertrand

Président de la région Hauts-de-France

► Lire aussi : "Véritable plan social de l'école", 157 fermetures de classe envisagées pour la rentrée 2024, le Pas-de-Calais se mobilise

Xavier Bertrand, Président de la région Hauts-de-France a également fait part de ses inquiétudes aux préfets du Nord et de l'Aisne, ainsi qu'aux recteurs de Lille, Amiens et de la région. Dans un courrier envoyé le 22 février, il rappelle la signature du "Pacte pour la réussite de la Sambre, de l'Avesnois et la Thiérache" soulignant "l'importance de l'accès à tous à l'Éducation". Au regard des fermetures de classes annoncées dans la région, Xavier Bertrand estime que "ces annonces ne sont pas acceptables alors que l'ensemble des élus locaux et des services de l'État sont engagés pour la réussite de ce territoire qui a connu par son histoire tant de difficultés."

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