Les syndicats ont annoncé la possible fermeture de 157 classes pour la rentrée dans le Pas-de-Calais. Une situation qui inquiète particulièrement les communes, ainsi que Jean-Claude Leroy, Président du département. Le 19 février, il a adressée une lettre à la Ministre de l'Éducation Nationale pour lui demander un moratoire.
"Nous sommes en effet très inquiets quant à la suppression des postes et fermetures de classes qui sont particulièrement nombreuses dans notre département" s'alarme Jean-Claude Leroy, Président du Pas-de-Calais dans une lettre adressée à Nicole Belloubet, nouvelle Ministre de l'Éducation Nationale, le 19 février.
Au début du mois, les représentants départementaux se sont réunis pour établir la carte scolaire des écoles maternelles, élémentaires et primaires pour la rentrée 2024. À l'issue des négociations, 157 fermetures de classes sont attendues dans le Pas-de-Calais, ainsi que 89 suppressions de postes, explique la FSU-SNUipp dans un communiqué.
Un moratoire pour "ne pas ajouter d'inutiles angoisses et colères légitimes"
Dans son courrier, Jean-Claude Leroy dénonce un "véritable plan social de l'école" et demande un moratoire à la Ministre "compte tenu des circonstances exceptionnelles que traverse notre département" et pour "ne pas ajouter d'inutiles angoisses et colères légitimes".
Au-delà des syndicats et du département, cette situation inquiète également les communes du Pas-de-Calais. Les mobilisations se multiplient sur le territoire, comme à Noyelles-lès-Vermelles où une classe du groupe scolaire Pierre Baudel menace d'être fermée.
Les parents d'élèves et les élus municipaux se sont réunis mardi 20 février devant l'école pour exprimer leur mécontentement. Marie-France Bocquet, 2ème adjointe au Maire en charge de l'enseignement, la jeunesse et la petite enfance explique que "la municipalité a peur que les familles partent dans d'autres communes, alors qu'on a toutes les infrastructures nécessaires pour accueillir les enfants et les familles". Avec les fermetures de classes, l'adjointe craint que le nombre d'enfants par classe devienne inquiétant, d'autant plus que "certaines classes ne sont pas adaptées pour accueillir autant d'enfants."
La municipalité a peur que les familles partent dans d'autres communes, alors qu'on a toutes les infrastructures nécessaires pour accueillir les enfants et les familles
Marie-France Bocquet2ème adjointe au Maire en charge de l’enseignement, la jeunesse et la petite enfance - Noyelles-lès-Vermelles (62)
Pour les parents d'élèves ces fermetures sont particulièrement anxiogènes. "On s'exprime parce que nos enfants ont besoin d'une scolarité normale", explique une maman d'un élève scolarisé en CE2 au groupe scolaire Paul Baudel, "on a su que des classes allaient fermer et ce n'est pas du tout gérable pour nos enfants."
Les syndicats se réuniront de nouveau vendredi 23 février pour statuer sur une carte scolaire définitive. Des modifications à la marge sont encore possibles.
