Il y a 40 ans, Usinor Denain annonçait le plus gros plan de licenciement de l'histoire

Il y a 40 ans, le 12 décembre 1978, les salariés d’Usinor Denain recevaient moins de deux semaines avant Noël, un cadeau au goût amer. Ce jour-là, la France connaissait le plus gros plan de licenciement de son histoire.

Il y a exactement 40 ans que le groupe sidérurgique Usinor fermait ses portes. 5550 emplois en moins dans le Valenciennois. Un choc pour la région dont se souviennent de nombreux acteurs de l'époque.

Jean-Marie Stawikowski, 74 ans, est la mémoire d'Usinor-Denain. Il a religieusement tout conservé de cette époque : des livres, des coupures de presse, des photos... jusqu'aux bombes lacrymogènes.

Des souvenirs témoins de cette période. Le 12 décembre 1978, Denain entre en guerre ; en guerre contre la fermeture d'Usinor. 12 000 emplois sont supprimés d'un trait de plume. La moitié dans le Nord. La moitié en Lorraine. Personne alors n'y croit. L'aciérie de Denain tourne à plein régime. 

"C'était nous, les plus forts, les plus beaux... En Europe, on était les meilleurs, explique Jean-Marie Stawikowski, ancien d'Usinor, délégué CFDT. On nous disait : "Produisez, c'est tout". On ne nous demandait pas de réfléchir."
 


Mais Usinor est un géant au pied d'argile. Sa dette est abyssale. Le groupe sidérurgique est sous perfusion de l'Etat... jusqu'à ce que l'Etat coupe les vivres.  Toutes les manifestations qui suivront - à Denain, Valenciennes, Paris - n'y changeront rien.

François Dumez était le grand patron de la CGT du Nord-Pas de Calais. Quarante ans plus tôt, il était de tous les cortèges...... et lui non plus ne pouvait y croire : "On avait déjà subi des attaques dans le Nord avec les délocalisations du textile et des menaces sur la fin des mines. Mais la sidérurgie, pour nous, c'était quand même considéré comme un élément central de notre département industriel."

L'aciérie fermera définitivement en 1983. Et des décennies plus tard, Denain peine encore à s'en remettre.
 
 

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