Ce mardi 11 juillet 2023, le laboratoire de biologie médicale GCS SHAB, réalisait des essais de vol pour le projet Air Shab, qui vise à équiper et relier les hôpitaux de la région en drones transporteurs d'échantillons médicaux, d'ici 2024.
Dans la campagne entre Maubeuge et Valenciennes, un groupe regarde le ciel... Ou plutôt le petit appareil qui vole avec légèreté au-dessus d'eux. En réalité cet avion blanc miniature est un drone de 3 mètres délivré par la start-up normande Delivrone pour le projet Air Shab, qui pourrait révolutionner le transport d'échantillons médicaux. Ce mardi 11 juillet, un essai de vol était réalisé à l'occasion de la présentation du projet.
L'objectif d'Air Shab ? Relier dans un premier temps les 41 km qui séparent les hôpitaux de Maubeuge et de Valenciennes, pour acheminer des échantillons biologiques plus rapidement. "Le transport par drone représente un triple avantage : c'est un gain de temps, un gain écologique, avec 95 à 99 % d'impact carbone en moins, et un gain financier", explique Pierre Houssin, ingénieur qualité et pilote de projet chez Air Shab.
Six hôpitaux bientôt desservis par drone
Le trajet Maubeuge-Valenciennes n'est qu'un exemple. Selon Pierre Houssin : "À terme, le drone pourra subvenir à l'ensemble des tournées inter-sites dans le Nord. Notre laboratoire est constitué de six sites de production : nous pourrons aller jusqu'à Divion, Liévin, Hénin Beaumont et Denain, en plus de Valenciennes et Maubeuge. Le but est de faire une rotation entre ces sites."
"À terme, le drone pourra subvenir à l'ensemble des tournées inter-sites dans le Nord."
Pierre Houssin, ingénieur qualité et pilote du projet Air Shab
Encore en phase de tests, le drone d'Air Shab devrait permettre de gagner une vingtaine de minutes sur le trajet Maubeuge-Valenciennes, par rapport à des trajets en transport routier classique. Avec une vitesse maximale de 150 km/h, une quantité transportable de 5 kg ou de 7 litres et une altitude maximale de 120 mètres, "il devrait pouvoir transporter 150 tubes sanguins et une trentaine d'échantillons urinaires. Mais aussi des échantillons de bactériologie classiques comme du liquide céphalorachidien et des selles."
Des tests encore en cours
Des expérimentations de vol doivent encore être réalisées, pour s'assurer de l'autonomie des machines, programmées pour voler d'un point A à un point B mais surveillées à distance par des télépilotes. Mais les essais concernent également la qualité des échantillons : "Pour s'assurer que l'intégrité des tests soit bien garantie, des tests seront également réalisés sur les échantillons, au départ et à l'arrivée", indique Pierre Houssin.
Le dossier d'autorisation d'Airshab a été déposé fin mai à la Direction de la sécurité de l'aviation civile (DSAC), qui régularise la mise en circulation des engins volants. "Cette autorisation prend environ 3 mois d'instruction de dossier. On espère que d'ici fin août, début septembre, on aura l'autorisation pour commencer les premiers vols expérimentaux." La mise en route de la liaison entre les CH de Maubeuge et de Valenciennes est prévue pour 2024.
Recherche de financements
En termes de réalités économiques et de financements, selon Pierre Houssin : "Pour l'instant c'est le laboratoire qui met la main à la pâte. Les établissements sanitaires participeront à cette expérimentation seulement une fois les autorisations de vols validées." Une recherche de financements et des discussions sont en cours, notamment avec le Conseil Régional.