Une ligne d'accessoires de sports qui respecte la planète voit le jour à Lille

Adeptes de yoga, votre rouleau de massage ou brique ne sont peut-être pas aussi respectables que vous l'imaginez. Vincent Latimier et Charles Fayolle, deux jeunes entrepreneurs lillois ont créé une ligne d'accessoires en matériaux naturels. Nom de code : Dyoqar.

C'est l'histoire d'une rencontre sur les bancs de la faculté lilloise, qui s'est transformée en amitié scellée par la passion du sport et du bien-être. Vincent Latimier et Charles Fayolle sont aussi différents que complémentaires. Confinés en 2020 comme l'ensemble de la planète, ils prennent conscience à la fin d'une séance de sport que leurs rouleaux de massage, poignées d'appui pour la réalisation de pompes, dont ils disposent sont peu respectueux de l'environnement.

Il y a d'abord la question des matières. Souvent en plastiques issus du pétrole ou en acier d'Afrique du Sud, ornés de caoutchouc de Thaïlande, ces accessoires comme les briques de yoga, rouleaux de massage, tapis de sol ou encore kettlebel, proviennent de systèmes de production polluants qui font rarement cas des petites mains qui les fabriquent. L'opposé des valeurs du sport et des nouveaux modes de consommation favorables à la planète.

C'est injuste, souvent ceux qui subissent les dégâts infligés à la planète ne sont pas forcément ceux qui la polluent.

Charles Fayolle, co-fondateur de Dyoqar

Forts de ce constat, l'idée naît et ils décident de la faire vivre. Dyoqar voit le jour.

En charge du marketing, Charles l'un des deux co-fondateurs, est particulièrement attaché à la protection de la planète. Il a vécu trois années de sa scolarité au Cameroun. "A l'école, on nous a sensibilisés vaguement à l'écologie en nous parlant de la fonte des glaces", confie-t-il. Mais de retour sur le continent africain dix ans plus tard, il constate les dégâts : "A Kribi, la plage de mon enfance a perdu dix mètres, envahie par les eaux. Alors pour notre entreprenariat, nous avons eu l'idée d'avoir une alternative à ce qui existe mais avec des matériaux biosourcés et produits en Europe," annonce-t-il.

Notre volonté est de valoriser l'artisanat.

Vincent Latimier, co-fondateur de Dyoqar

Le bois de hêtre échauffé provient de Courtrai en Belgique. Cette matière est valorisée par un collectif d'ébénistes de Wasquehal dans le nord, qui en fait des poignées pour les exercices de pompe et de travail abdominal.

Puis avec la collaboration de Ima Hochart, designer à l'ESSAT de Roubaix, ils passent à la conception d'une brique en liège naturel qui permet, entre autre, de réaliser des postures d'équilibre ainsi que d'un rouleau en liège naturel pour les étirements et l'automassage.

Le liège provient d'Aveiro au sud du Portugal et la fabrication se fait à Porto. "Nous passons par une PME du Portugal car en France dans les Landes, les différentes entreprises travaillent le liège aggloméré, c'est-à-dire broyé avec l'ajout de 15 à 20% de colle, contre 1 à 2% pour le liège naturel", explique Vincent, le second co-fondateur en charge de l'administratif et de la logistique. "Que nos produits soient faits au Portugal ou dans les Hauts-de-France", il affirme :"notre volonté est de travailler avec des PME familiales, des ébénistes locaux et de valoriser ainsi l'artisanat". Il poursuit : "D'abord pensés pour être confortables et performants, on voulait que nos accessoires de sport s'intègrent parfaitement à la décoration d'intérieur et être exposés fièrement", conclut-il.

Une campagne de crowfunding (comprenez une campagne de financement) a été lancée et devrait prendre fin d'ici quelques jours.

Des initiatives éco-responsables, la région des Hauts-de-France, n'en manque pas. Des recycleries sportives ont vu le jour. Elles offrent une seconde vie aux équipements sportifs et par la même occasion favorisent la réduction du volume des déchets et préservent autant que possible les ressources naturelles.

Le saviez-vous ?

Le bois de hêtre échauffé provient de troncs laissés au sol pendant plusieurs mois et colonisés par des champignons. En réaction à ce qu'il considère comme une agression, le bois développe un tanin pour limiter la propagation du champignon. Cela crée des échauffures, des sortes de dessins et coloration du bois. Une fois coupé en planches, le bois sèche, le champignon disparait et laisse place à de fabuleux dessins.

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