Des parents d'élèves accusent une agente municipale de violences sur leurs enfants à Douai

Des parents d'élèves de l'école des Capucines, à Douai, dénoncent des violences sur des enfants âgés de 3 à 5 ans, qui auraient été perpétrées par une agente municipale. Une enquête est en cours selon le maire, Frédéric Chéreau, qui est allé à la rencontre des parents.

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Ce matin du 6 mars, devant l'école des Capucines, à Douai, un groupe de parents s'est réuni pour bloquer l'entrée. Ils ont souhaité interpeller la mairie pour des violences perpétrées sur leurs enfants en bas âge par une assistante éducative de l'école, employée par la mairie. 

Les premiers témoignages de parents d'élèves dénoncent aussi des claques, des abus verbaux, des enfants nourris de force et des "étouffements" pendant la sieste au moyen d'un coussin. Après ces signalements, la direction de l'école et la mairie ont pris la décision de suspendre l'agente concernée le temps de l'enquête. 

Le maire de Douai à la rencontre des parents d'élèves

Pour Soraya B., le blocage de l'école ce lundi 6 avait un but simple : "On veut dire stop à la violence, il est temps de protéger nos enfants ! Nous voulons nous faire entendre, qu'on ne nous fasse pas passer pour des fous."

Le maire de Douai, Frédéric Chéreau, s'est déplacé en personne pour rencontrer les parents, en fin de matinée, une discussion qui s'est déroulée dans le calme. L'élu de la ville a assuré aux parents qu'ils avaient été "entendus". "Il faut que je fasse les choses dans l'ordre, j'ai besoin de ce temps minimum, a-t-il plaidé.

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Le maire de Douai, Frédéric Chéreau, à la rencontre des parents qui ont dénoncé des violences à l'école des Capucines. ©France Télévisions

"L'agente n'est plus à l'école pour l'instant et elle n'est pas dans une autre école non plus. Par principe, je n'hésite pas aujourd'hui : jusqu'à la fin de l'enquête, elle ne sera pas en contact avec des enfants" a également assuré Frédéric Chéreau. "Si j'ai la conviction qu'un agent s'est mal comporté vis-à-vis des enfants, évidemment, il y aura sanction. Cette conviction, il faut la construire, il faut une enquête."

"Sachez en tout cas que ce n'est pas personnel, tout ça, notre mobilisation, les médias, c'est pour nos enfants" conclut une mère de famille. Les parents ont également demandé des comptes sur des signalements effectués il y a plusieurs années. Frédéric Chéreau a assuré que la mairie avait fait avec les témoignages disponibles à l'époque.

Il me tirait les cheveux, il ne voulait pas me lâcher, je ne le  reconnaissais pas.

Une maman d'élève

Deux mères de famille ont souhaité témoigner auprès de France 3 sur le changement de comportement de leurs enfants, qu'elles attribuent désormais aux violences qu'aurait perpétré l'employée de mairie. 

"Mon fils est un jeune enfant, il ne sait pas encore faire des phrases. Il me disait des petites choses comme "maman, taper, maman, taper". Quand je le déposais à l'école, il me tirait les cheveux, il ne voulait pas me lâcher, je ne le  reconnaissais pas. Je me disais : "mais pourquoi il fait ça ?", raconte Audrey P.*, la mère de l'une des victimes, la voix brisée.

*L'identité des témoins a été modifiée pour préserver leur intégrité

"Mon instinct de maman me disait qu'il y avait quelque chose, mais j'avais peur d'être paranoïaque. J'ai l'impression que, tout ce temps, je l'ai abandonné avec un bourreau" regrette la mère de famille, sous le choc. 

En début d'année, Audrey P.* avait déjà déposé un signalement suite à une claque présumée sur son fils, mais l'enquête avait conclu à une absence de preuves. Elle affirme avoir elle-même été agressée le 2 mars devant témoins par la mise en cause. Des faits qui font également l'objet d'une plainte et d'une enquête.

Une autre mère d'élève, Soraya B.*, dénonce des faits similaires. "Mon enfant me disait : "je veux pas aller dodo", j'ai pensé qu'il n'arrivait pas à s'habituer. Mais on ne voulait pas nous entendre, à croire que c'était nous qui battions nos enfants !" s'indigne Soraya B.*

La présence du maire a semblé rassurer les familles sur la mobilisation des pouvoirs publics mais celles-ci attendent désormais des réponses. 

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