Le président de Douaisis-Agglo détaille sa gestion de la crise sanitaire. Si Christian Poiret doit assurer la continuité du service public, il n'oublie pas les entreprises locales et les 280 salariés de l'agglomération.
Christian Poiret n'a pas attendu le début du confinement, le mardi 17 mars, pour fermer ses bureaux. Le président (divers droite) de Douaisis-Agglo en prenait la décision deux jours avant, au soir du premier tour des élections municipales. Depuis, les 280 agents de l'agglomération restent chez eux ; un quart est en télétravail. "Je crois que c'était la bonne décision, justifie Christian Poiret. Dès le mardi 17, j'apprenais que deux de nos salariés étaient contaminés par le Covid-19."
Une qualité de l'eau "un peu dégradée" faute de personnel pendant l'épidémie
L'agglomération - 35 communes, 150 000 habitants - c'est un grand paquebot qui doit impérativement continuer sa navigation. Pour deux raisons essentielles, surtout quand les gens sont reclus chez eux pour plusieurs semaines : avoir de l'eau claire quand ils ouvrent le robinet, et pouvoir compter sur le ramassage de leurs poubelles.
"L'eau, c'est notre première priorité, insiste Christian Poiret. Continuer l'approvisionnement, en volume, en débit, en qualité. Il faut faire fonctionner trois stations d'épuration, dont celle de Douai, très importante. Je vais être transparent : les effectifs sont réduits et la qualité de notre eau s'en ressent ; on est dans les normes, mais cette qualité est un peu dégradée."
Même attention apportée au traitement des déchets. "Je ne peux que remercier les entreprises qui assurent le ramassage, dont certaines sont des PME locales. Elles tiennent le coup", se félicite le président de l'agglomération de Douai.
Ce qui est à l'arrêt, ce sont les grands travaux. La construction d'une route vers le nouvel Ecoquartier du Raquet (166 hectares sur Douai et Sin-le-Noble), le tracé du bus à Haut Niveau de Service (13 millions d'euros). L'ouverture en juillet de la piscine de Loisiparc, à Aubigny-au-Bac, actuellement en travaux, est incertaine, tout comme le parc du musée Arkéos, sur Douai et Râches.
"Aucune facture impayée" pour les entreprises qui travaillent pour l'agglo
"Il faut maintenant protéger ces entreprises avec lesquelles l'agglo travaille, explique Christian Poiret, qui est également le vice-président du Département du Nord, en charge des finances. Je fais en sorte qu'elles soient payées toute de suite ! Aucune facture impayée. On a de la trésorerie. Donc il faut leur donner de la trésorerie, qu'elles survivent le temps du confinement. Mon travail, c'est aussi de rester attentif à ces entreprises locales." Des entreprises qui, en retour, ont joué le jeu lorsque Christian Poiret les a démarchées pour collecter des masques, des sur-blouses, des sur-chaussures, du gel hydroalcoolique pour l'hôpital de Douai.
aLiSa.D met à disposition de l’hôpital de Douai 1000 combinaisons 500 paires de gants 500 surbottes et 2500m2 de polyane
— RIO olivier (@RIOolivier3) March 25, 2020
Solidarité au personnel soignant pic.twitter.com/85nL6GxK2R
"Je ne prendrai pas la décision seul, prévoit Christian Poiret, mais je demanderai également aux élus du Douaisis de suspendre, le temps que durera cette crise sanitaire, les loyers des entreprises qui nous louent des bâtiments. Cela représente 22 000 m2 de surface en location."
Christian Poiret, 62 ans, est maire de Lauwin-Planque (1 700 habitants) mais c'est bien l'agglomération - qu'il préside depuis 11 ans - et ses multiples compétences qui l'accaparent le plus en ce moment. Il respecte le confinement et travaille de chez lui, le plus souvent en vidéo-conférences. "Je passe une demi-heure le matin au bureau, essentiellement pour des signatures de documents. Et c'est strict ! On a fait un planning pour n'être jamais plus de deux à s'y croiser."
Enfin, quand on lui demande un mot pour résumer cette période de confinement, Christian Poiret hésite : "C'est vraiment... bizarre. Les journées sont bien remplies, mais on continue à faire. Le service public continue."