Blockhaus-miroir de Leffrinckoucke : le Conseil régional met de l'argent sur la table pour sauver le monument

En visite à Leffrinckoucke ce mardi 21 juillet, Xavier Bertrand a rencontré l'artiste Anonyme et lui a proposé 80 000 euros sur trois ans pour l'aider à pérenniser le blockhaus-miroir. 

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80 000 euros sur trois ans. Cette somme proposée par Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France sera-t-elle suffisante pour sauver le blockhaus-miroir à Leffrinckoucke ? C'est déjà "un très bon signe" pour l'artiste Anonyme, de son vrai nom Bertrand Seguin.

"Je vais pouvoir être libéré de cette oeuvre parce que je ne pouvais plus continuer tout seul. Je garderai quand même un oeil dessus car elle compte beaucoup pour moi." Les 80 000 euros proposés sont le résultat d'une "moyenne des devis de huit entreprises dunkerquoises."Le 20 juin, dans une publication Facebook, il avait annoncé qu'il commencerait à démonter son oeuvre : "Ne pouvant continuer indéfiniment à entretenir seul cette oeuvre, et engagé dans d'autres projets, je me vois contraint d'y mettre terme."L'annonce avait entraîné une vague de réactions dont celle de Xavier Bertrand. Le 25 juin dernier, il s'était exprimé sur Twitter : "Ce patrimoine populaire est le miroir de notre Histoire et honore la mémoire de tous ceux qui ont combattu pour notre liberté lors de la 2e guerre mondiale. Le blockhaus-miroir de Leffrinckoucke ne doit pas disparaître, la Région s'engagera."

Ce témoignage de soutien n'a pas empêché Anonyme de commencer à défaire son oeuvre : "Je ne voulais pas revivre un hiver à entretenir l'oeuvre avec le sable, le froid. J'ai donc commencé à décoller progressivement les bouts de verre."

Désormais, avec cette promesse de 80 000 euros sur trois ans faite par la Région, il a décidé d'"arrêter de retirer les bouts de verre tout en restant autour du blockhaus pour assurer la sécurité et éviter que quelqu'un ne se blesse."

La question de la cessation des droits d'auteur

Si le dossier semble avancer, une question reste en suspens : celle de la cessation annuelle des droits d'auteur. Dans La Voix du Nord, le président de la CUD (Communauté urbaine de Dunkerque) et maire de Dunkerque, Patrice Vergriete s'est insurgé des 120 000 euros demandés par l'artiste : "On ne peut pas demander une rente à vie de 10 000 € par mois, cette proposition est un scandale. Je ne pensais pas recevoir une telle proposition. Qu’il faille sauver l’œuvre, je l’entends, mais il faut être sérieux, il y a des limites. Aucun artiste de land art ou de street art ne demande ça. C’est le propre de ces artistes de renoncer à ses droits d’auteur, c’est la règle du jeu du street art." Plaidant l'apaisement, Bertrand Seguin explique que c'était "une proposition. La moitié de cette somme devait revenir à des associations régionales qui oeuvrent auprès des SDF et des réfugiés. J'ai passé 4 000 heures de travail sur ce projet, j'ai travaillé par tous les temps même en hiver. Mais ma porte est ouverte, je suis ouvert à la rencontre et pour l'instant aucune rencontre n'a eu lieu."

Une rencontre était programmée le 17 juillet dernier mais elle a finalement été annulée. "Il faut que tout le monde discute", rappelle la Région.

"On veut voir cette oeuvre perdurer", assure l'entourage de Xavier Bertrand. "Une réunion doit être organisée pour tenter de recoller les morceaux entre tous les partenaires et sauver ce blockhaus-miroir." Pour l'instant, aucune nouvelle date n'a été fixée. 
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