Le tribunal administratif de Lille a de nouveau rejeté, vendredi, la requête de l'association musulmane chiite "Centre Zahra France" à Grande-Synthe, qui contestait un arrêté du préfet du Nord prononçant la fermeture, pour six mois, du lieu de culte.
Dans sa décision, dont l'AFP a obtenu copie, le tribunal considère notamment que les messages et activités qui y sont développés relèvent "de la propagande ayant pour objet de glorifier la lutte armée et de provoquer la haine et la violence en relayant des messages antisémites, entraînant ainsi le risque de commission d'actes terroristes".
"Au sein du centre Zahra sont prononcés des prêches qui appellent à une lutte contre le sionisme, contre Israël et contre l'Arabie saoudite et qui, pour certains, légitiment le djihad armé", relève encore le tribunal.
Celui-ci statuait sur le fond, après une première procédure d'urgence le 19 octobre 2018, qui avait ordonné la fermeture provisoire de ce centre.
Le 20 mars, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait déjà annoncé avoir demandé en Conseil des ministres la dissolution du centre Zahra et d'associations dépendantes, "qui légitiment de façon régulière le jihad armé".
Ses locaux à Grande-Synthe avaient été visés le 2 octobre 2018 par une opération antiterroriste. Les perquisitions administratives avaient débouché sur la découverte d'armes à feu détenues illégalement. Le trésorier de cette association a été condamné à 18 mois de prison, dont six ferme, par le tribunal correctionnel de Dunkerque pour détention illégale d'armes.