Roland Marissael est décédé samedi. Depuis deux mois, cet homme de 85 ans était dans état grave après avoir passé six jours avec un dentier coincé dans la gorge, à la suite d'une erreur de diagnostic de l'hôpital de Dunkerque.
C'est La Voix du Nord qui l'annonce ce dimanche : Roland Marissael, 85 ans, est décédé samedi à l'hôpital maritime de Zuydcoote (Nord). Au mois d'août dernier, cet habitant d'Houtkerque avait été hospitalisé dans un état grave après avoir passé six jours avec un dentier coincé dans la gorge. Le vieil homme se plaignait de la gorge depuis un repas avec des amis le 14 août. Conduit en urgences à l'hôpital de Cambrai puis à celui de Dunkerque, aucun médecin n'avait remarqué alors qu'il avait avalé son dentier. Aucune radio n'avait été effectuée. "On lui a dit que tout allait bien alors qu'il avait des des difficultés à parler", nous avait expliqué l'un de ses fils. "Il montrait tout le temps sa gorge. On lui a dit : c'est pas méchant, vous êtes irrité à la gorge."
A l'hôpital de Cambrai, on lui a détecté un début d'Alzheimer puis on l'a renvoyé chez lui. A celui de Dunkerque, on avait mis en cause... l'état de ses poumons. Sa famille était pourtant certaine qu'il avait avalé son dentier, mais il a fallu attendre six jours pour qu'un médecin consente à effectuer une radio, constate que l'appareil était bien coincé dans sa gorge et décide de l'opérer en urgence. Malheureusement, l'état de santé de Roland Marissael - qui ne pouvait plus manger, ni boire, ni parler, et souffrait terriblement - s'était déjà considérablement dégradé. Il n'aura finalement pas survécu à cette terrible mésaventure.
Une enquête interne est toujours en cours à l'hôpital de Dunkerque. Les obsèques de Roland Marissael, elles, se dérouleront mercredi à Houtkerque. "Je me sens très mal et je le vis très mal", nous a confié ce dimanche, Jean-Jacques, l'un de ses fils, très en colère. "Je trouve anormal qu'on puisse laisser dépérir un être humain. Ce n'est pas un animal, c'est une personne, c'est mon père. J'ai fait appel à un avocat pour qu'il puisse prendre l'affaire en main. Ce ne sera pas pour en tirer des mille et des cents, ce n'est pas une question d'argent, c'est une question de principe. Je veux aller jusqu'au bout et si ça doit me coûter ma maison, je le dis haut et fort, je vendrai ma maison. J'irai jusqu'au bout, je ne lâcherai rien du tout."