"Je savais que l'expérience ministérielle était une parenthèse", 4 questions à Patrice Vergriete qui ne fera pas partie du gouvernement de Michel Barnier

L'ancien maire de Dunkerque et ministre démissionnaire des Transports du gouvernement Attal a choisi de ne pas participer au futur gouvernement de Michel Barnier qui doit être annoncé prochainement. Il devrait retrouver ses fonctions de maire de Dunkerque, le 27 septembre, après la démission de Jean Bodart, qui a assuré l'intérim à la mairie.

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Après les gouvernements d'Elisabeth Borne puis de Gabriel Attal où, de juillet 2023 à janvier 2024 puis, de février 2024 à septembre 2024, où Patrice Vergriete a successivement assuré les fonctions de ministre du Logement puis des Transports, l'ancien édile de Dunkerque, toujours président de la Communauté Urbaine de Dunkerque, devrait redevenir maire de la cité de Jean Bart, lors du prochain conseil municipal le 27 septembre.

Qu'est-ce qui motive votre choix de ne pas participer au gouvernement Barnier ?

D'abord, il y a la volonté de retrouver Dunkerque. Mon engagement politique, il se trouve à Dunkerque. Je savais que l'expérience ministérielle était une parenthèse. Cela n'avait pas vocation à être pérenne. Pour moi, c'était le temps de retrouver Dunkerque et de m'y réinvestir sur tous les sujets du quotidien. Après, c'est vrai qu'il y a une dimension nationale : je ne me voyais pas non plus aux côtés de Laurent Wauquiez, David Lisnard ou Bruno Retailleau dans un gouvernement. Cela a accéléré mon retour, mais j'avais très envie de revenir à Dunkerque.

Vous a-t-on fait une proposition ou pas ?

Non, mais on allait m'en faire. Je savais qu'on allait m'en faire. Ce n'est pas la question. Je sais qu'on continue à faire des tractations sur le gouvernement actuellement. Et pour moi c'était clair : prendre ma décision en amont. [...] Je militais au cours de l'été pour Bernard Cazeneuve. C'est vrai qu'à partir de la nomination de Michel Barnier, j'ai commencé à réfléchir à mon avenir personnel pour arriver à cette conclusion de revenir à Dunkerque. La réflexion, elle a véritablement commencé à partir du moment où Michel Barnier était Premier ministre. Comme je l'avais toujours dit pendant l'été, ce n'est pas la question de l'avenir des personnes qui comptait. Il fallait réussir à trouver une solution pour le pays. Je trouvais que Bernard Cazeneuve en était une. Le choix a été différent, je le respecte parfaitement bien entendu. Après, l'orientation qui est prise aujourd'hui ne me correspond pas tout à fait. On va dire que ça a légèrement accéléré mon retour à Dunkerque.

Quelle couleur politique portez-vous désormais ?

Je n'ai jamais changé. J'ai eu certes à un moment donné une carte au PS que j'ai déchirée en 2013. Je n'ai jamais changé de sensibilité politique. J'ai toujours dit que j'étais un Divers gauche ou un Centre gauche. La liste que je porte pour Dunkerque est une liste qui intègre des gens de centre droit voire de droite, et des gens de gauche, et des communistes. J'ai toujours été pour le rassemblement et je crois d'ailleurs que cela a beaucoup de sens en ce moment, au niveau national. Mais à titre personnel, ma sensibilité propre est de centre gauche et cela n'a jamais changé. En tant que ministre du Logement, j'ai souhaité défendre le logement social parce que c'est important dans le quotidien des gens. J'ai défendu la mobilité du quotidien, en tant que ministre des Transports. J'ai défendu des valeurs qui me semblent essentielles, comme la démocratie sociale, la possibilité de trouver un accord. Regardez mes prises de paroles au parlement lorsqu'il y avait des grèves. Je n'ai jamais changé là-dessus, même si je conduis une liste qui rassemble bien au-delà de propre sensibilité. Mais c'est le principe même quand on dirige une ville, ou un pays, il faut savoir s'ouvrir, rassembler, dépasser des sensibilités. C'est le principe même de la démocratie.

Une réaction par rapport à Gérald Darmanin qui n'entend pas "soutenir" un gouvernement qui augmenterait les impôts ?

Non. Je laisse Gérald à ses déclarations. Je vais me concentrer sur Dunkerque. Je ne manquerai pas de commenter le national mais quand on aura des politiques publiques concrètes. Jusqu'à présent, il n'y a rien. Ce sont des petites phrases, pour l'instant. Je vous dirai ce que je pense, plus tard. J'attends justement de voir ce que va être le gouvernement Barnier. Voir sa déclaration de politique générale. Là, on pourra commencer à échanger. La déclaration de politique générale, sera le premier moment d'analyse.

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